Dans le précédent article au sujet de la disparition de Claude Levi-Strauss, j'écrivais au sujet de la pensée pessimiste propagée entre autre par ce dernier, ceci :
"Depuis, il apparaît que nous avons, en tant que peuples, décidé que ce progrès était suffisant en l'état, et que les nations n'avaient pas toutes les mêmes besoins, les mêmes droits à la vie et au développement. Des intellectuels sinistres apparurent à chaque coin de rue, dans chaque colloque, dans les ministères et les intitutions internationales, persiflant toujours la même rengaine pessimiste.
Et cela fait bientôt quarante ans que leurs pestilences percolent dans tous les domaines du savoir, dans tous les ouvrages culturels, et dans la pensée politique de droite comme de gauche. Il n'est que de regarder la substance du "verdissage" des partis, de la mort apparente de la créativité scientique et de la corruption nihiliste de la culture."
Un exemple frappant du "verdissage" des partis nous est donné par la censure dont a fait l'objet le chercheur Gilles Mercier, chargé de recherche à l’INSERM, syndicaliste CGT et membre du Parti communiste Français, de la part du journal dans lequel il avait auparavant tribune libre : l'Humanité !
On aurait pu espérer que, de tous les partis, celui qui résisterait le mieux à la vague réactionnaire de l'écologisme radical malthusien serait celui dont les dignes aïeux ont forgé au combat le programme du Conseil National de la Résistance et joué un rôle particulièrement significatif dans la reconstruction, l'industrialisation et les grandes avancées sociales et technologiques d'après-guerre. Hé bien non ! Comme le dit Jean de la Fontaine : "Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés".
Jean Jaurès doit se retourner dans sa tombe !
Vu l'intérêt de l'article de monsieur Mercier, j'ai décidé de le reproduire ici, ainsi que le commentaire qu'il donne sur la décision de censure de l'Huma et sur l'avenir du PCF, en remerciant le site Alerte-Environnement de l'avoir signalé.
Voici le commentaire :
La Direction du journal l’Humanité a refusé de publier en tribune libre le texte figurant dans le premier document attaché (voir l'article "Les idées dominantes sont celles de la classe dominante" ci-dessous ). Ce qui est son droit. Mais elle n’a pas assumé sa décision en refusant de m’en expliquer les raisons. La seule explication très embarrassée du responsable de rubrique fut « cela va à l’encontre du discours dominant, la décision ne m’appartient pas, voyez avec la rédaction ! ». P Le Hyaric, malgré mes relances est resté aux abonnés absents.
La résolution du 34e congrès du PCF dit « Il nous faut reprendre avec une vigueur renouvelée et avec constance un travail d’analyse, un effort théorique pour comprendre les bouleversements du monde, saisir ses contradictions. Le mouvement populaire a plus que jamais besoin d’une pensée émancipée de l’idéologie dominante, une pensée créative, imaginative, en perpétuel mouvement ». (souligné par moi). Ma tribune libre s’inscrit dans cette démarche. Plus loin, la résolution poursuit « Le respect de la diversité et la libre expression des opinions dans les débats que nous considérons comme un acquis irréversible ». Visiblement, pour la Direction de l’Huma, la libre expression a ses limites.
Quelles peuvent en être les raisons ?
Le PCF a renoncé à être lui-même, c'est-à-dire à avoir une identité, une stratégie autonome. Comment pourrait il en avoir une, puisqu’il n’a toujours pas procédé à l’analyse de son recul ni à celle de l’effondrement du socialisme. ( Il est significatif que mon article "Comprendre l'effondrement du socialisme : un enjeu pour le mouvement de lutte !" n’ait pas suscité d’écho chez les responsables du Parti !). Personne ne veut affronter ces questions. Comme le PCF est né de la révolution d’octobre, l’effondrement du socialisme met en cause le bien fondé de l’existence même du Parti. Refuser d’analyser les causes de l’effondrement engage la Direction dans une logique d’effacement et à terme de disparition. Le PCF n’ayant plus de perspective à offrir, s’inscrit dans la pérennité de la société capitaliste ! Il en est réduit à accompagner les stratégies des différentes déclinaisons de la social-démocratie (PS, PG, NPA, les Verts, etc…) dont il est devenu le faire valoir. Comme chacune a une stratégie qui lui est propre, il navigue de l’une à l’autre, ce qui rend son discours peu lisible. N’ayant plus de lien avec le salariat, le PCF se maintient grâce à ses élus. Mais jusqu’à quand ? Quel intérêt à voter communiste quand le journal l’Humanité comme la Direction du Parti ne parlent plus du Parti mais que de la gauche, quand tous deux se moulent par opportunisme dans l’écologisme ? Le résultat d’Europe Ecologie aux européennes, ne doit pas surprendre, tous les partis politiques se sont alignés sur le discours de l’écologisme. Autant voter pour le modèle et non pour les copies opportunistes.
Le PCF et L’Humanité ne cessent de promouvoir l’imposture de l’éolien et du photovoltaïque mais sont très discrets sur le nucléaire. Evidemment, tous ceux avec qui le PCF cherche des alliances électorales sont contre le nucléaire civil ! Tout ce qui peut faire obstacle à la conclusion d’alliances électorales doit être écartés, fusse au prix de la promotion de l’irrationnel et de l’obscurantisme. Les pages écolo de l’Huma du jeudi en sont l’illustration. Bové à quitté MG Buffet pour rejoindre Cohn-Bendit, mais l’Huma perpétue son discours et son idéologie : celle d’une agriculture à faibles rendements, autosuffisante, produisant essentiellement pour un marché local. Pas besoin d’intrants, de semences sélectionnées, la connaissance scientifique la technologie doivent s’effacer devant le bon sens paysan de nos aïeux.
La publicité donnée par l’Huma à Marc Dufumier, disciple de René Dumont et représentant de la fondation N Hulot, dans les ateliers du Grenelle de l’environnement en est l’illustration. Il est pour la taxe carbone, comme Attac (sans arrêt mis en avant par l’Huma pour masquer l’indigence de la réflexion du Parti) qui la trouve insuffisamment élevée et qui lui reproche de ne pas porter sur l’énergie nucléaire. Les débats « bon chic-bon genre » d’Alain Obadia et Pierre Henri Lab avec le député vert Yves Cochet partisan de supprimer les allocations familiales au-delà du troisième enfant afin de lutter contre l’émission de CO2, ne font que valoriser les thèses ultraréactionnaires de ce dernier.
Valoriser des idées sans se poser la question de l’idéologie qui les sous tend peut amener à gérer de singulières contradictions.
Ainsi, le PCF est contre la taxe carbone, mais MG Buffet n’a elle pas signé avec les autres dirigeants politiques le pacte écologique de N Hulot dans lequel était revendiqué explicitement la mise en place d’une taxe carbone progressive ?
Ayant abandonné toute stratégie de reconquête du salariat, la Direction du PCF essaye de maintenir le PCF à flot en flirtant avec toutes les idéologies ayant l’apparence de la contestation. De l’écologisme à la décroissance, il n’y a pas loin. Paul Aries, apôtre de la décroissance, qui a rejoint le PG de Mélenchon, a droit très souvent aux colonnes de L’Humanité (ici, ici, ou encore là). Le PCF adopte de plus en plus le langage des décroissants, « lutter contre le productivisme » comme si le capitalisme produisait pour produire !
Le but de la Direction du PCF et de celle de L’Humanité est d’amener les communistes à accepter la création d’un parti fourre tout à la Die Linke dont les communistes seraient l’une des composantes.
L’écologisme habillé des oripeaux d’un verbiage anti-capitaliste est le vecteur de cette opération.
Il est évident que ma tribune libre « casse la baraque » à l’opération. S’il n’y a pas de consensus scientifique sur l’origine du réchauffement climatique*, le consensus politique dans lequel le PCF se moule afin de constituer des alliances n’a plus de raison d’être !
Gilles Mercier
* L’absence de consensus scientifique sur la question était évidente lors de la conférence mondiale sur le climat dont curieusement la presse n’a pas rendu compte. ( http://www.lepost.fr/article/2009/09/06/1684356_au-giec-il-y-en-a-qui-trouvent-que-la-prophetie-en-climatologie-sent-le-rat.html ).
Le second document attaché (listé ci-après) est une liste d’ouvrages et de sites WEB, dont les contenus sont totalement opposés aux discours catastrophiques et irrationnels véhiculés par l’ensemble de la presse et des médias
Voici l'article censuré par l'Humanité :
L’Homme par son activité industrielle serait responsable du réchauffement climatique.
Cette affirmation repose sur le travail du GIEC. Or, le GIEC n’est pas une institution scientifique, mais une création politique. Ses membres nommés par les gouvernements ne sont pas tous des scientifiques.
Le but du GIEC n’est pas de déterminer les causes du réchauffement climatique, « mais d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique qui concerne le risque de changement climatique provoqué par l’homme ». Fort de sa lettre de mission, le GIEC n’a de cesse de démontrer le bien fondé du présupposé qui a amené sa création. Le discours du GIEC ne constitue pas une vérité scientifique.
Il n’y a aucun consensus scientifique sur l’origine du réchauffement climatique. L’appel d’Heidelberg (1992), la déclaration de Leipzig (1996), la pétition de l’Oregon (1998), sont autant de manifestations de scientifiques qui ont tenu à marquer publiquement leur opposition aux conclusions du GIEC. Cette opposition s’est structurée en se constituant en Groupement Non Gouvernemental d’Etude sur le Climat, qui vient de rendre public cette année son second rapport.
Pour ces scientifiques, il n’existe aucune certitude d’une responsabilité majeure du C02 dans le réchauffement climatique. Ce dernier serait la conséquence de phénomènes naturels encore insuffisamment compris, qui sont à l’origine de l’alternance de périodes de refroidissement et de réchauffement que la terre connait depuis des millions d’années. Qu’il n’y ait pas unanimité chez les scientifiques sur l’origine du réchauffement n’a rien d’étonnant. Il en est souvent ainsi en recherche. Mais il n’y a aucun débat scientifique. Il y a une science officielle avec ses scientifiques bien en cours dont les médias et la presse distillent en permanence le discours. Ceux qui pensent différemment n’existent pas.
Le pouvoir politique en France avec le Pacte pour la recherche et la LRU vassalise la totalité des institutions scientifiques. Le CNRS n’est plus un organisme de débats scientifiques. Certains scientifiques peuvent trouver intérêt à s’inscrire dans la pensée dominante. Ils y gagnent financements et notoriété. Quel peut être l’intérêt pour la bourgeoisie de valoriser la thèse du réchauffement climatique d’origine humaine ?
En 1972, le Club de Rome commandita le rapport « Halte à la croissance » afin de justifier les fermetures massives d’entreprises. Ce rapport sous prétexte de protection de l’environnement était un hymne à la décroissance. La force du mouvement de lutte fit que ce rapport ne rencontra aucun écho favorable, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Afin d’intégrer ces derniers à leurs stratégies, les bourgeoisies des pays occidentaux élaborèrent le concept de la préservation de l’environnement dans le développement économique. Dans le courant des années 1970 va se forger le concept de l’écodéveloppement puis en 1980 celui du développement durable.
La tautologie du développement durable peut se résumer ainsi « le fait d’améliorer les conditions d’existence des communautés humaines, tout en restant dans les limites de la capacité de charge des écosystèmes ». Ce n’est que la reprise ripolinée du rapport du Club de Rome. Les forces du capital des pays occidentaux ont fait le choix d’arrêter le développement en Europe. Leurs zones de profit sont ailleurs. La nécessité de réduire l’activité économique afin de réduire la production de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique est l’idéologie d’acceptation de l’austérité. Il faut accepter les sacrifices pour sauver la planète. La taxe carbone et les éco-taxes en sont l’illustration.
Les associations écologistes viennent en renfort du pouvoir en martelant l’idée que la sauvegarde de notre environnement dépend d’une somme de comportements individuels. La défense légitime de la nature est instrumentalisée afin de pérenniser l’ordre social. La classe dominante a besoin d’une idéologie intégratrice. Le développement durable est cette idéologie. Qu’importe si elle favorise l’irrationnel, du moment qu’elle permette de pérenniser l’ordre social. La violence sociale, la déréglementation, l’incertitude du lendemain, l’instabilité internationale constituent un terrain favorable aux peurs, à l’irrationnel. Ces peurs sont alimentées par la plupart des associations écologistes qui assimilent modernité et catastrophes et prônent le retour à un passé mythifié.
Si l’Homme est responsable du réchauffement climatique, il faut alors limiter sinon arrêter la croissance de l’Humanité. C’est dénier aux pays émergents le droit d’accéder à notre niveau de développement, c’est les condamner à rester dans le sous développement et la pauvreté endémique. C’est l’autre raison du soutien des bourgeoisies occidentales à la théorie de réchauffement climatique d’origine humaine : limiter le développement des pays émergents afin qu’ils ne jouent pas un rôle politique correspondant à leur importance économique croissante! L’ordre capitaliste occidental doit être préservé.
Il est évident que les pays émergents ne sont pas prêts à accepter le discours des donneurs de leçons. C’est pourquoi, la conférence de Copenhague sera un échec. Il n’y aura pas de Kyoto 2 ! Et alors, quelle importance ! Le climat n’a jamais été immuable. Chaque période de réchauffement a toujours été bénéfique pour la vie (l’ère secondaire l’atteste) et pour l’activité humaine (l’optimum médiéval).
Personnellement, je crois en la capacité humaine à affronter et résoudre les défis du développement. Lorsque le salariat se lèvera massivement contre un système économique et social qui l’asservit, il balayera toutes ces idéologies de la désespérance qui mettent en cause l’idée même de progrès et contribuera à remettre l’Homme au centre de la société et le monde à l’endroit.
Gilles Mercier
Travailleur scientifique
PCF Vitry
L’écologisme quelle idéologie et qui est derrière
A qui profite le développement durable. Sylvie Brunel. Larousse. à dire vrai. 2008.
Les pêcheurs de l’apocalypse. Jean de Kervasdoué. Plon. 2007.
Impasses de Grenelle. Jean Marc Fédida. Ramsay.2008.
L’antimondialisation aspects méconnus d’une nébuleuse .Jean Jacob. Berg international éditeurs.2006.
Défaire le développement refaire le monde. Actes d’un colloque. Parangon. 2005.
Greenpeace
Greenpeace, le vrai visage des guerriers verts. Pierre Kohler. Presses de la cité. 2008
Nucléaire
Tchernobyl, un « nuage » passe … Bernard Lerouge. L’Harmattan. 2009.
Le nucléaire avenir de l’écologie ? Bruno Comby. Editions TNR. 2004.
Réchauffement climatique
L’Homme est il responsable du réchauffement climatique. André Legendre. EDP Sciences. 2009.
Les scientifiques ont perdu le nord, réflexions sur le réchauffement climatique. Serge Galam. Plon. 2008.
Planète bleue en péril vert. Qu’est ce qui est en danger aujourd’hui le climat ou la liberté ?Vaclav Klaus. IREF. 2009.
Ecologie La grande Arnaque. Christian Gerondeau. Albin Michel
CO2 Un mythe planétaire. Christian Gérondeau. Editions du Toucan. 2009.
L’imposture : pourquoi l’éolien est un danger pour la France. Jean Louis Butré. Editions du Toucan. 2009
Et si la Terre s’en sortait toute seule Laurent Cabrol. Editions succès du Livre. 2008.
OGM
L’agriculture française en proie à l’écologisme. Claude Monnier. L’Harmattan.2006.
OGM et agriculture : options pour l’action publique. La documentation française.2001.
Il faut désobéir à Bové Sophie Lepault. Editions de la Martinière. 2005.
OGM : le gâchis Dix années de turpitudes françaises. Gérard Kafaroff. Le publieur.2005.
Les briseurs de machines de Nedd Ludd à José Bové. Nicolas Chevassus au Louis. Seuil. 2006.
La querelle des OGM. Jean Paul Oury. PUF. 2006.
Sauvez les OGM Jean Claude Jaillette. Hachette Littérature. 2009.
L’histoire et l’origine des épidémies
Des hommes et des germes. Jean François Saluzzo. PUF. 2004
Divers
Les pseudo-médecines. Jean Brissonnet. Collection Zététique. 2003.
Abeilles l’imposture écologiques. Gil Rivière-Wekstein. Le publieur 2006
L’étrange silences des Abeilles Vincent Tardieu Belin 2009
Sites WEB
Rationalité
http://www.pseudo-sciences.org/
http://www.union-rationaliste.org/
http://imposteurs.over-blog.com/
Réchauffement climatique
http://www.pensee-unique.fr/
http://skyfal.free.fr/
http://climat-sceptique.over-blog.com/
http://www.zetetique.ldh.org/rechauffement_climatique.html
Ecologie/agriculture
http://alerte-environnement.fr/