"Elevez-vous, d'une aile hardie,
au-dessus du cours de votre temps. Que déjà, dans votre miroir, commence à poindre le siècle futur."Friedrich Schiller
Travaux
Etude sur la
nature
des mouvements écologistes
et leurs véritables objectifs
Glenn Gould m'a demandé de vous adresser ce message, qu'il a composé pour vous il y a déjà quelques années. Il m'a bien précisé qu'il fallait que j'attende que vous veniez ici avant de vous laisser l'écouter, c'est pour cela que je ne vous ai pas averti. Cette fugue est une leçon de musique, de chant, mais aussi d'enthousiasme et d'agapé. J'ajoute que je crois bien que la fugue est l'une des plus belles créations de l'esprit humain, et l'un des plus beaux reflets de l'univers. Que ceux qui comprennent l'anglais laissent une petite traduction en message, car le texte de cette fugue est assez amusant. Bonne écoute !
Voici certainement l'un des tous premiers negro-spirituals enregistré. Il est chanté par les Fisk University Jubilee Singers. Cette chorale, à l'origine composée d'anciens esclaves, a commencé à se produire en 1871 au sein de l'université Fisk, ouverte à tous, sans distinction de race. Les membres du groupe changeront régulièrement et cette chorale connaîtra un grand succès à travers le monde, permettant ainsi de faire découvrir ces merveilleux chants d'espoir et de liberté. Voici donc, bande de veinards, There is a balm in Gilead, chanté par les Fisk University Jubilee Singers, en 1909 (!)
There is a balm in Gilead
There is a balm in Gilead To make the wounded whole; There is a balm in Gilead To heal the sin sick soul.
Some times I feel discouraged, And think my work’s in vain, But then the Holy Spirit Revives my soul again.
Refrain
If you can’t preach like Peter, If you can’t pray like Paul, Go home and tell your loved ones He died to save us all.
Voici un nouveau splendide negro spiritual, chanté cette fois-ci par le New Orleans University Glee Club. Cette interprétation date de 1927. Vous remarquerez ici la forte influence des chants traditionnels africains. Un petit bijou.
Audio, en bas
We Are Climbing Jacob's Ladder
We are climbing Jacob's ladder (3x) Soldiers of the cross (2x)
Ev'ry round goes higher n' higher Soldiers of the cross
Sinner do you love my Jesus? Soldiers of the cross
If you love Him, why not serve Him? Soldiers of the cross
We are climbing Jacob's ladder Soldiers of the cross
Voici un nouveau magnifique negro-spiritual, chanté par Paul Robeson. Composé par Antonin Dvorak, grand compositeur classique, ce chant montre à nouveau la relation étroite entre la composition classique et les negro-spirituals. Lisez les paroles, elles sont très belles, même si elles parlent de la mort.
Audio, en bas
Going Home
Going home, going home I’m just going home Quiet light, some still day I’m just going home
It’s not far, just close by Through an open door Work all done, care laid by Going to fear no more
Mother’s there expecting me Father’s waiting, too Lots of folk gathered there All the friends I knew
All the friends I knew
I’m going home
Nothing’s lost, all’s gain No more fret nor pain No more stumbling on the way No more longing for the day Going to roam no more
Morning star lights the way Restless dream all done Shadows gone, break of day Real life begun
There’s no break, there’s no end Just a living on Wide awake with a smile Going on and on
Going home, going home I’m just going home It’s not far, just close by Through an open door I am going home I’m just going home
Les negro spirituals sont peu connus en France. Ils sont souvent confondus avec le gospel, ce qui n'a rien à voir. Bien loin des clichés "Uncle Ben's" et "Happy days", la tradition des negro spirituals est ancienne, riche, admirable. On y découvre une richesse musicale et spirituelle d’une ampleur insoupçonnable. Qui mieux que Martin Luther King peut nous parler de ces chants d'espoir et de liberté? Ne ratez pas non plus la merveilleuse Marian Anderson qui interprète My Lord, what a morning (Audio en bas).
Une importante partie des réunions populaires était consacrée aux chants de libération. Dans un certain sens, ces hymnes à la liberté sont l'âme du mouvement. Ils représentent autre chose que des incantations, ce ne sont pas seulement des formules intelligentes destinées à animer une campagne; ils sont aussi vieux que l'histoire du Noir en Amérique. Ce sont les adaptations de chansons que chantaient les esclaves: manifestations de chagrin, cris de joie, appels au combat, ou hymnes propres à notre mouvement. J'ai entendu des gens parler doctement de leur tempo et de leur rythme, mais pour nous, membres du mouvement, c'est leurs paroles qui nous inspirent. Quand je me dis «Woke up this morning with my mind stayed on freedom» - «Me suis réveillé ce matin avec mon esprit habité par la liberté» -, c'est un vers qui n'a pas besoin de musique pour dire ce qu'il veut dire. Nous chantons les chants de libération pour les mêmes raisons que les esclaves les chantaient, parce que nous sommes enchaînés, nous aussi, et que ces chants ajoutent une note d'espoir à notre détermination et à notre conviction selon laquelle «We shall overcome, Black and white together, We shall overcome someday» (<<Nous l'emporterons, Noirs et Blancs ensemble, Nous l'emporterons un jour»). Ces chants nous ont soudés les uns aux autres, ils nous ont donné du courage à tous, ensemble, ils nous ont incités à marcher ensemble. Ainsi, nous avons senti que nous pourrions aller au devant de n'importe quelle Gestapo. Nous nous sommes sentis accompagnés par une présence divine quand nous chantions: «Come by me, Lord, Come by me» (<< Viens près de moi, Seigneur, Viens près de moi»). Grâce à cette musique, à ce riche héritage de nos ancêtres qui ont eu le culot et la force morale de trouver de la beauté dans ces fragments épars de leur musique - grâce à cet héritage de nos ancêtres dont les esprits illettrés étaient capables de composer ces paroles simples mais éloquentes, pleines de foi, d'espoir et d'idéalisme -, nous sommes en mesure de formuler nos griefs les plus profondément enfouis et nos aspirations les plus passionnées, en terminant toujours sur une note d'espoir, l'espoir que Dieu va nous aider à nous en sortir, ici même dans le Sud où le mal poursuit la vie d'un Noir depuis le jour où on le couche dans son berceau. A travers cette musique, le Noir peut sonder les puits sans fond d'une situation profondément compromise et, en dépit de circonstances lourdes de périls, il peut cultiver un optimisme merveilleux, étincelant et limpide. Il sait qu'il fait toujours sombre dans son monde à lui mais, de toute façon, il s'arrange pour y trouver un rayon de lumière.
Martin Luther King - Autobiographie
Marian Anderson interprète My Lord, what a morning:
Deep river, my home is over Jordan. Deep river, Lord, I wanna cross over into camp ground. All God's children, oh don't you wanna go to the heavenly feast in that promised land where all is peace. Walk right into Heaven and take my seat and throw myself at Jesus' feet.