19 février 2008
2
19
/02
/février
/2008
13:09
A priori, c'est une créature dont les propos peuvent sonner agréablement à l'oreille du progressiste. Mais il y a des trucs bizarres. Voyez par exemple cette interview parue dans les échos du 11 février :
L'Amérique a besoin d'un nouveau New Deal
[ 11/02/08 ] les échos
Ancien Ambassadeur des Etats-Unis en France et vice-chairman de Lehman Brothers.
La crise financière que nous traversons n'est-elle qu'une crise de plus ?
Cette crise est différente. Elle est plus inquiétante et plus dangereuse. Plus inquiétante car nous ne pouvons pas aujourd'hui identifier clairement le problème ni en mesurer la durée et l'ampleur. Plus dangereuse car il est difficile d'imaginer des solutions ou des parades pour l'avenir. Lors des crises du peso mexicain, de la Russie, du fonds LTCM ou de la bulle Internet, les problèmes étaient identifiables et mesurables. L'épreuve était, certes, douloureuse mais on savait ce qu'il fallait faire. Cette fois-ci, il ne faut pas se leurrer, la crise n'est pas uniquement financière, mais aussi immobilière ce qui va avoir de lourdes conséquences sociales. Cela me rappelle un peu le milieu des années 1970 quand la ville de New York a été à deux doigts de faire faillite.
Vous pouvez d'autant mieux en parler que vous avez été l'architecte du sauvetage de New York ?
Avec beaucoup d'autres. Mais à l'époque, Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing nous avaient mis en garde lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement : une faillite de New York risquait de provoquer un effondrement du dollar. La crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui est beaucoup plus globale. Cela a de quoi effrayer.
Cet impact économique global s'annonce très lourd ?
Si nous évitons que la première économie du monde ne tombe dans une phase de récession sévère, nous éviterons sans doute le pire. Mais si la récession aux Etats-Unis est profonde, la crise le sera aussi. Nous nous sommes mis dans une position de vulnérabilité. On peut admirer les Etats-Unis pour leur flexibilité et leur dynamisme mais nous devons constater que des pans entiers de notre économie sont en crise. Notre industrie traditionnelle, comme l'automobile, est à la peine. L'immobilier et la construction vont mal. Et maintenant, le secteur financier est affecté : trois des secteurs clefs de notre pays souffrent de façon simultanée.
Les banques centrales peuvent-elles sauver la situation ?
La finance s'est globalisée et s'est articulée autour de trois pôles, les Etats-Unis, l'Europe et le tandem sino-japonais. Mais les structures de contrôle, elles, ne se sont pas adaptées. Prise séparément, chaque banque centrale est trop isolée et suit sa propre politique. L'Amérique baisse ses taux. L'Europe pas. Nous aurions besoin d'un régulateur plus global, capable d'imposer des règles et de parler d'une seule voix. Avec Ben Bernanke et Jean-Claude Trichet, nous disposons d'hommes très compétents. Ils se penchent sur les problèmes. Mais il s'agit d'une première étape pour restaurer la confiance. En termes de régulation purement américaine, nous avons d'autre part commis une sérieuse erreur en abolissant à la fin des années 1990 la loi Glass-Steagall qui empêchait les banques de réseaux de prendre des participations dans les banques d'affaires.
En Amérique, le président Bush et le Congrès se sont mis d'accord sur un plan de relance. Cela sera-t-il suffisant ?
Ce plan de relance est énergique mais il faut faire plus, sur un plus long terme. Les mesures de soutien aux ménages ne sont prévues que pour un an. Nous devons aussi envisager un programme beaucoup plus vaste d'investissements dans les infrastructures, définir de grands projets portant sur une dizaine d'années. Nous devons réinvestir dans notre pays. La Chine vient bien de décider d'investir plus de 60 milliards de dollars d'ici à 2020 dans la construction d'une centaine de nouveaux aéroports. Nous devons, nous aussi, avoir de grands projets.
Vous voulez réhabiliter Keynes ou faire revivre le New Deal de Franklin D. Roosevelt ?
Tout en restant un fervent capitaliste, je n'ai jamais caché que j'étais keynésien et quand je vois dans quel état sont aujourd'hui les Etats-Unis je regrette que les keynésiens soient minoritaires. Nous avons parfois tendance à l'oublier, mais, avec le New Deal, Roosevelt a sans doute sauvé le capitalisme. Sans son intervention durant la grande crise des années 1930, l'Amérique aurait pu basculer dans le socialisme. Aujourd'hui nous sommes en général hostiles à l'intervention d'un Etat considéré, a priori, comme bureaucratique. Mais les dérèglements actuels prouvent que l'on ne peut pas se reposer totalement sur le marché ! Dans un pays où des ponts s'écroulent, des routes sont délabrées, où un ouragan comme Katrina détruit la Nouvelle-Orléans et symbolise l'impuissance du gouvernement, comment peut-on encore prétendre que l'Etat n'a pas de rôle positif à jouer ? Le New Deal a prouvé que le gouvernement pouvait intervenir sans dénaturer le système. Aujourd'hui nous avons besoin d'un nouveau New Deal.
Que peut-on faire concrètement ?
Ce que l'Amérique a fait, elle peut le refaire. La base de notre économie restera toujours le secteur privé mais il ne faut pas oublier que ce pays a, aussi, été bâti sur de l'investissement public. De Jefferson qui a acheté la Louisiane à Eisenhower qui a construit un réseau d'autoroutes gratuites en passant par les chemins de fer transcontinentaux construits sous Lincoln, les exemples ne manquent pas. Mais le mécanisme de répartition de l'investissement entre l'Etat fédéral, les Etats et les villes a été cassé dans les années 1960-1970. Le pouvoir central investit de moins en moins, les collectivités locales n'ont pas les moyens financiers de se substituer à l'Etat et, du coup, des infrastructures aussi cruciales que les routes ou les écoles se dégradent. On a évalué qu'il faudrait dépenser 1.600 milliards de dollars sur cinq ans pour remettre simplement à niveau nos infrastructures essentielles. C'est indispensable pour notre qualité de vie mais aussi pour notre productivité et donc pour les emplois de demain. Pour l'instant rares sont ceux qui sont prêts à entendre ce discours.
Les esprits peuvent-ils évoluer ?
Ils évoluent déjà. Depuis deux-trois ans, nous avons créé un groupe bipartisan d'hommes d'affaires, de politiques et d'universitaires. Notre but est simple : nous voulons que l'Amérique se dote d'une sorte de Banque mondiale en version domestique. Dotée au départ d'un capital d'environ 60 milliards de dollars par l'Etat, cette banque pourrait ensuite lever des fonds et emprunter de l'argent pour financer de grands projets. Elle n'assurerait jamais plus de 50 % de l'investissement afin de conserver un fort lien avec le privé. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain mais notre proposition fait de plus en plus l'objet de discussions. Nous progressons.
Les Américains, qui ne respectent pas tous l'héritage rooseveltien, sont-ils prêts à accepter ce discours ?
Ce pays a été construit par des gens qui ont fuit des Etats ou des Eglises qui les persécutaient. Il y a donc naturellement une forme de réticence face au pouvoir central. Tant que le monde est simple et que l'économie fonctionne bien, ce genre d'attitude peut même se défendre. Mais le monde d'aujourd'hui est devenu beaucoup plus complexe. Les conséquences humaines de la globalisation sont, par de nombreux côtés, de plus en plus lourdes. Le gouvernement a un rôle à jouer dans l'infrastructure, l'éducation ou la réduction des inégalités. La crise actuelle pourrait être l'occasion d'une prise de conscience des Américains.
Vous refusez d'être totalement pessimiste ?
La conjonction de cette crise et de l'élection présidentielle américaine sont une opportunité. Ces sujets de fond vont faire partie du débat électoral. La crise actuelle le prouve : on ne peut pas compter uniquement sur le marché et sur la finance pour redistribuer plus ou moins équitablement les richesses. Je ne sais pas ce que choisira mon pays mais le débat va avoir lieu. Il ne se passera peut-être rien. Mais, s'il doit se passer quelque chose, c'est maintenant ou jamais. Sortir de la guerre en Irak est un préalable. Nous ne pouvons pas nous battre sur tous les fronts à la fois. Mais il faut se rendre à l'évidence. L'image des Etats-Unis a été ternie par la guerre en Irak. Aujourd'hui, la crise financière est un revers de plus. Nous n'avons pas donné l'image d'un pays d'investisseurs sérieux mais celle d'un pays de parieurs appâtés par le gain. C'est très mauvais.
L'Amérique a-t-elle le blues ?
Les Américains, qu'ils soient démocrates ou républicains, savent que quelque chose cloche et que le pays avance dans la mauvaise direction. Ils sentent que le monde de demain sera plus dur pour leurs enfants qu'il ne l'a été pour eux. Cela n'est guère rassurant. En fait, nous avons subi deux chocs. Le 11 septembre 2001, nous avons découvert que nous étions vulnérables sur le terrain de la sécurité. Aujourd'hui nous prenons conscience que nous sommes, aussi, économiquement fragiles.
Les Etats-Unis sont-ils retombés dans la même ornière que durant les années 1970 ?
Nous avons un pétrole cher, un dollar qui s'affaiblit et nous avons une guerre sur les bras, et la menace d'une nouvelle stagflation. Mais l'analogie n'est pas totale. Dans les années 1970, nous étions en crise mais nous ne doutions pas. Nous étions encore l'incontestable « numéro un » mondial. L'automobile c'était General Motors et personne n'imaginait que GM puisse faire faillite. Nous avons encore des Google, d'excellentes universités et une vraie capacité d'innovation. Sans être condamnés, nous ne sommes plus les incontestables champions du monde. Il faut en tirer les leçons.
Ne craignez-vous pas une dérive nationaliste ou protectionniste ?
Nationaliste non. Protectionniste oui. Des mesures protectionnistes seront sans doute envisagées mais on ne va pas se transformer en forteresse. On sent, certes, dans la campagne une volonté politique un peu démagogique de répondre à certaines demandes de l'opinion publique. Mais l'Amérique reste pragmatique. On le voit actuellement avec la montée de fonds souverains dans le capital des banques, même s'il est probable que des règles seront adoptées pour encadrer quelque peu ces investissements. Même si l'on va exiger plus de transparence afin qu'ils restent cantonnés à la sphère économique et ne deviennent pas des prises de participations politiques.
Quel camp, républicain ou démocrate, vous semble le plus à même de relever tous ces défis ?
L'élection présidentielle est l'occasion de choisir un leader susceptible de reconnaître l'ampleur de nos problèmes et de tenter de les surmonter. Et ma préférence serait, naturellement, que ce soit un candidat démocrate qui l'emporte.
La France aussi a changé l'an dernier de président. Cela a-t-il vraiment eu un impact sur la relation franco-américaine ?
Il y a une incontestable amélioration de notre relation. L'attitude du président Sarkozy envers l'Amérique va favoriser le rapprochement transatlantique. Cela pourrait aussi favoriser un retour de la France au sein du commandement intégré de l'Otan. Nous pouvons maintenant travailler ensemble et montrer la voie sur des sujets économiques, politiques et militaires.
PROPOS RECUEILLIS À NEW YORK PAR DAVID BARROUX.
Son parcours
Né à Vienne, élevé en France, résidant aux Etats-Unis depuis 1942, Félix Rohatyn est depuis toujours un pont entre les deux rives de l'Atlantique. Entré en 1948 chez Lazard Frères & Co, Rohatyn le « banker » aura multiplié les « deals » qui font le charme de la banque d'affaires, mais se sera également très tôt mis au service du public en participant, par exemple, dès le milieu des années 70, au plan de sauvetage financier d'une ville de New York au bord de la faillite. Entre 1997 et 2000, le « banker » se fera diplomate en devenant ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
Son actualité
Depuis son retour aux Etats-Unis, Félix Rohatyn a replongé dans la finance. Après avoir monté sa propre firme, l'homme qui, à soixante-dix-huit ans, est toujours au conseil d'administration de LVMH (propriétaire des « Echos ») et de Publicis, est devenu en 2006, conseiller de Richard Fuld, le PDG de Lehman Brothers. Il est également vice-« chairman » de cette banque et « chairman » de son comité de développement international. En parallèle, au sein du Center for Strategic and International Studies, il est l'un des membres fondateurs d'un groupe d'experts cherchant à favoriser l'investissement dans l'infrastructure publique.
Une vraie berceuse, n'est-ce pas ? Si j'avais étudié à Sciences-Po, j'aurais même eu un orgasme.
Mais Félix Rohatyn est un BANQUIER. C'est la voix de la City de Londres. Veuillez donc relire l'interview avec cette idée-là, elle prend un tout autre sens.
Voici deux points à considérer, pour comprendre selon moi pourquoi ce monsieur cause aux français :
1 - Le système financier internationale est mort, l'oligarchie financière doit donc organiser un nouveau système pour conserver le pouvoir.
2 - Les USA et l'Europe sont en période politique instable : élections présidentielle aux USA, mise en place des structures supranationales du Traité de Lisbonne en Europe.
Où est Rohatyn dans ce tableau ? Il prétend amener une relance par l'investissement par le biais de la création d'une "banque mondiale", capable de lever des fonds et "d'emprunter de l'argent" pour financer des grands travaux, mais "jamais à plus de 50%", afin de "conserver de fort lien avec le privé".
Qu'est-ce que ça veut dire, une "banque mondiale", capable de lever des fonds et "d'emprunter de l'argent" ? Cela veut dire que cette banque est dénuée de la capacité de créer de la monnaie. Cela veut donc dire que pour obtenir son financement, elle devra emprunter chèrement aux banques privées, qui disposent de la manne des banques centrales des deux côtés de l'Atlantique.
Cela veut dire en réalité que les banques privées internationales veulent s'organiser en consortium et imposer une structure de financement de la relance qui leur garantit le contrôle de l'économie.
Quant à la question du Financement des projets, "jamais à plus de 50%", afin de "conserver de fort lien avec le privé", je crois que c'est clair : Il s'agit d'un programme de privatisation systématique des infrastructures. Celles-ci, particulièrement aux USA, ont été tellement abandonnées que, comme l'entretien le souligne, il y faudrait investir 1600 milliards de dollars. Cela concerne tout : ponts, barrages, routes, réseaux ferrés, hopitaux, écoles etc...
Félix Rohatyn vend ce programme sous le nom de PPP, "Partenariat Public-Privé" - en anglais : "Public-Private Partnership" -. Il est l'un des principaux promoteurs de cette doctrine depuis plusieurs années.
Lorsqu'il lui est demandé "Vous voulez réhabiliter Keynes ou faire revivre le New Deal de Franklin D. Roosevelt ?", il répond qu'il est Keynésien. Quelle doctrine défend Keynes ? Voici un indice : la préface de la Théorie Générale de J. M. Keynes, publiée en 1936, était consacrée à la politique du docteur Schacht et faisait l'apologie de la méthode de préfinancement de l'économie par le troisième Reich.
Je sais bien qu'on enseigne partout sur le territoire français (et ailleurs) que Roosevelt était keynésien, mais il n'y a rien de plus faux.
Enfin, l'on pourrait être étonné lorsqu'il précise qu'il est protectionniste, mais pas nationaliste. En effet, traditionnellement, les politiques douanières sont des prérogatives d'état-nation. Mais non, lui parle d'une doctrine de grand blocs économiques (Amériques du NAFTA, Europe de Lisbonne et Eurasie du traité de Shangaï, en gros) pratiquant le libéralisme le plus radical dans leurs frontières, et l'instrumentalisation conflictuelle des politiques douanières en dehors. Je crois me souvenir que c'est aussi une doctrine de Von Hayek.
C'est aussi la doctrine défendue par le plannificateur à long terme George Orwell, dans son essai futuriste 1984.
Ce que Rohatyn dit en l'ocurrence, c'est qu'il ne croit pas du tout au rôle de l'état-nation dans les structures politico-économiques de demain, que lui et ses copains préparent activement.
D'autres aspects de cette interview peuvent paraître innocents, mais ont pourtant du sens, historiquement parlant : par exemple, il rappelle son rôle dans la crise budgétaire de New-York - Cela me rappelle un peu le milieu des années 1970 quand la ville de New York a été à deux doigts de faire faillite -. En effet, il a été l'architecte du "redressement" de New-York - le plan Big MAC -, en appliquant à la ville et à sa population une politique d'austérité draconienne, pour le compte, déjà, d'un consortium bancaire. Sa fameuse phrase, à l'époque, était : « Il n’y a pas d’alternatives faites de plaisir et de souffrance, mais seulement des alternatives faites de souffrance et d’agonie. L’idéal est d’éviter l’agonie, mais on ne peut pas éviter la souffrance. » (Felix Rohatyn, 1975). Tout un programme.
On dirait du Fillion.
Des rumeurs non dénuées de fondements associent aussi Rohatyn avec les régimes militaristes et les politiques d'austérité génocidaires d'Amérique du Sud dans les années 70.
Tout cela sent la "théorie du complot" ? Bon, si vous voulez. Mais pourtant, voici notre ministre des finances, Mme Christine Lagarde, au CV "exemplaire", qui annonce par le biais d'un câble Reuters, le 13 février :
Reuters le 13/02/2008 15h35
Le gouvernement veut encourager le partenariat public-privé
PARIS, 13 février (Reuters) - La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a présenté mercredi en conseil des ministres le projet de loi visant à multiplier les contrats de partenariat entre les secteurs public et privé.
"Il s'agit de faire du contrat de partenariat un instrument qui trouve pleinement sa place dans la commande publique, et non plus un simple outil d'exception", explique-t-on dans le compte rendu du conseil des ministres.
Le projet de loi étend le recours à ces contrats, jusqu'ici limité à des situations spécifiques, telles que l'urgence et la complexité du projet.
Il sera désormais possible d'y recourir "lorsque l'intérêt économique et financier" sera démontré "à l'issue d'une évaluation des différents modes d'action dont dispose la personne publique pour répondre à ses besoins".
Le contrat de partenariat pourra également être utilisé "à titre expérimental et pour une période limitée", jusqu'au 31 décembre 2012, pour répondre à certains besoins spécifiques de l'enseignement supérieur, des chercheurs, de la police, de la gendarmerie, du système pénitentiaire, du ministère de l'Intérieur et de celui de la Défense./EP
Vous avez bien lu. Les PPP (Voulant dire, dans l'esprit de Lagarde : les projets de privatisation du gouvernement français collaborant avec les institutions du traité de Lisbonne) concernent l'enseignement supérieur, la recherche, la police, la gendarmerie, le système pénitentiaire, le ministère de l'Intérieur et celui de la Défense. C'est une doctrine qui est en ce moment en cours d'application dans l'Europe entière, et qui est très avancée aux USA, particulièrement dans le domaine énergétique, pénitencier et militaire, pour autant que j'en sache.
Elle prétend se justifier, cette doctrine, par le fait que 1-les nations sont endettées, 2-elles n'ont plus le droit de créer du crédit ou d'emprunter aux banques centrales ou nationales (cf article 123 du traité de Lisbonne), 3-elles doivent donc avoir recours aux financements privés pour le maintien de leurs fonctions et le développement des infrastructures, mais 4-elles doivent en échange tranférer la gestion de celles-ci (les fonctions et les infrastructures) au privé, sinon, pas de sous.
Cette politique est une politique de cartelisation internationale et de démantèlement des états-nations (fondés, rappelons-le, sur la doctrine du Bien Commun).
Dans l'entre-deux guerres, cela été tenté en mettant en place une internationale fasciste composées de régimes miltaristes nationalistes anti-patriotiques, financés plus ou moins discrètement par des cartels financiers et industriels, pour terroriser les peuples et les assujettir. Mussolini, Salazar, Hitler, Dollfuss, Franco, Metaxas et Pétain, pour ne donner que les grands noms, et leur maître -directement ou indirectement-, le gouverneur de la Banque d'Angleterre de 1920 à 1944, M. Montagu Collet Norman.
Les fascistes des années 30 ont perdus, le modèle nationaliste du fascisme a été abandonné au profit d'une doctrine supranationale, dont la mise en place a commencé dès les années 50, et qu'on voit bien assez apparaître au grand jour maintenant
Et c'est quoi, un Schacht, me direz-vous ? C'est le nom de famille de Hjalmar Schacht, quasi-membre de la famille de M. Norman, et banquier de Hitler et du NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiter Partei), le Parti Nazi.
L'Amérique a besoin d'un nouveau New Deal
[ 11/02/08 ] les échos
Ancien Ambassadeur des Etats-Unis en France et vice-chairman de Lehman Brothers.
La crise financière que nous traversons n'est-elle qu'une crise de plus ?
Cette crise est différente. Elle est plus inquiétante et plus dangereuse. Plus inquiétante car nous ne pouvons pas aujourd'hui identifier clairement le problème ni en mesurer la durée et l'ampleur. Plus dangereuse car il est difficile d'imaginer des solutions ou des parades pour l'avenir. Lors des crises du peso mexicain, de la Russie, du fonds LTCM ou de la bulle Internet, les problèmes étaient identifiables et mesurables. L'épreuve était, certes, douloureuse mais on savait ce qu'il fallait faire. Cette fois-ci, il ne faut pas se leurrer, la crise n'est pas uniquement financière, mais aussi immobilière ce qui va avoir de lourdes conséquences sociales. Cela me rappelle un peu le milieu des années 1970 quand la ville de New York a été à deux doigts de faire faillite.
Vous pouvez d'autant mieux en parler que vous avez été l'architecte du sauvetage de New York ?
Avec beaucoup d'autres. Mais à l'époque, Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing nous avaient mis en garde lors d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement : une faillite de New York risquait de provoquer un effondrement du dollar. La crise à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui est beaucoup plus globale. Cela a de quoi effrayer.
Cet impact économique global s'annonce très lourd ?
Si nous évitons que la première économie du monde ne tombe dans une phase de récession sévère, nous éviterons sans doute le pire. Mais si la récession aux Etats-Unis est profonde, la crise le sera aussi. Nous nous sommes mis dans une position de vulnérabilité. On peut admirer les Etats-Unis pour leur flexibilité et leur dynamisme mais nous devons constater que des pans entiers de notre économie sont en crise. Notre industrie traditionnelle, comme l'automobile, est à la peine. L'immobilier et la construction vont mal. Et maintenant, le secteur financier est affecté : trois des secteurs clefs de notre pays souffrent de façon simultanée.
Les banques centrales peuvent-elles sauver la situation ?
La finance s'est globalisée et s'est articulée autour de trois pôles, les Etats-Unis, l'Europe et le tandem sino-japonais. Mais les structures de contrôle, elles, ne se sont pas adaptées. Prise séparément, chaque banque centrale est trop isolée et suit sa propre politique. L'Amérique baisse ses taux. L'Europe pas. Nous aurions besoin d'un régulateur plus global, capable d'imposer des règles et de parler d'une seule voix. Avec Ben Bernanke et Jean-Claude Trichet, nous disposons d'hommes très compétents. Ils se penchent sur les problèmes. Mais il s'agit d'une première étape pour restaurer la confiance. En termes de régulation purement américaine, nous avons d'autre part commis une sérieuse erreur en abolissant à la fin des années 1990 la loi Glass-Steagall qui empêchait les banques de réseaux de prendre des participations dans les banques d'affaires.
En Amérique, le président Bush et le Congrès se sont mis d'accord sur un plan de relance. Cela sera-t-il suffisant ?
Ce plan de relance est énergique mais il faut faire plus, sur un plus long terme. Les mesures de soutien aux ménages ne sont prévues que pour un an. Nous devons aussi envisager un programme beaucoup plus vaste d'investissements dans les infrastructures, définir de grands projets portant sur une dizaine d'années. Nous devons réinvestir dans notre pays. La Chine vient bien de décider d'investir plus de 60 milliards de dollars d'ici à 2020 dans la construction d'une centaine de nouveaux aéroports. Nous devons, nous aussi, avoir de grands projets.
Vous voulez réhabiliter Keynes ou faire revivre le New Deal de Franklin D. Roosevelt ?
Tout en restant un fervent capitaliste, je n'ai jamais caché que j'étais keynésien et quand je vois dans quel état sont aujourd'hui les Etats-Unis je regrette que les keynésiens soient minoritaires. Nous avons parfois tendance à l'oublier, mais, avec le New Deal, Roosevelt a sans doute sauvé le capitalisme. Sans son intervention durant la grande crise des années 1930, l'Amérique aurait pu basculer dans le socialisme. Aujourd'hui nous sommes en général hostiles à l'intervention d'un Etat considéré, a priori, comme bureaucratique. Mais les dérèglements actuels prouvent que l'on ne peut pas se reposer totalement sur le marché ! Dans un pays où des ponts s'écroulent, des routes sont délabrées, où un ouragan comme Katrina détruit la Nouvelle-Orléans et symbolise l'impuissance du gouvernement, comment peut-on encore prétendre que l'Etat n'a pas de rôle positif à jouer ? Le New Deal a prouvé que le gouvernement pouvait intervenir sans dénaturer le système. Aujourd'hui nous avons besoin d'un nouveau New Deal.
Que peut-on faire concrètement ?
Ce que l'Amérique a fait, elle peut le refaire. La base de notre économie restera toujours le secteur privé mais il ne faut pas oublier que ce pays a, aussi, été bâti sur de l'investissement public. De Jefferson qui a acheté la Louisiane à Eisenhower qui a construit un réseau d'autoroutes gratuites en passant par les chemins de fer transcontinentaux construits sous Lincoln, les exemples ne manquent pas. Mais le mécanisme de répartition de l'investissement entre l'Etat fédéral, les Etats et les villes a été cassé dans les années 1960-1970. Le pouvoir central investit de moins en moins, les collectivités locales n'ont pas les moyens financiers de se substituer à l'Etat et, du coup, des infrastructures aussi cruciales que les routes ou les écoles se dégradent. On a évalué qu'il faudrait dépenser 1.600 milliards de dollars sur cinq ans pour remettre simplement à niveau nos infrastructures essentielles. C'est indispensable pour notre qualité de vie mais aussi pour notre productivité et donc pour les emplois de demain. Pour l'instant rares sont ceux qui sont prêts à entendre ce discours.
Les esprits peuvent-ils évoluer ?
Ils évoluent déjà. Depuis deux-trois ans, nous avons créé un groupe bipartisan d'hommes d'affaires, de politiques et d'universitaires. Notre but est simple : nous voulons que l'Amérique se dote d'une sorte de Banque mondiale en version domestique. Dotée au départ d'un capital d'environ 60 milliards de dollars par l'Etat, cette banque pourrait ensuite lever des fonds et emprunter de l'argent pour financer de grands projets. Elle n'assurerait jamais plus de 50 % de l'investissement afin de conserver un fort lien avec le privé. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain mais notre proposition fait de plus en plus l'objet de discussions. Nous progressons.
Les Américains, qui ne respectent pas tous l'héritage rooseveltien, sont-ils prêts à accepter ce discours ?
Ce pays a été construit par des gens qui ont fuit des Etats ou des Eglises qui les persécutaient. Il y a donc naturellement une forme de réticence face au pouvoir central. Tant que le monde est simple et que l'économie fonctionne bien, ce genre d'attitude peut même se défendre. Mais le monde d'aujourd'hui est devenu beaucoup plus complexe. Les conséquences humaines de la globalisation sont, par de nombreux côtés, de plus en plus lourdes. Le gouvernement a un rôle à jouer dans l'infrastructure, l'éducation ou la réduction des inégalités. La crise actuelle pourrait être l'occasion d'une prise de conscience des Américains.
Vous refusez d'être totalement pessimiste ?
La conjonction de cette crise et de l'élection présidentielle américaine sont une opportunité. Ces sujets de fond vont faire partie du débat électoral. La crise actuelle le prouve : on ne peut pas compter uniquement sur le marché et sur la finance pour redistribuer plus ou moins équitablement les richesses. Je ne sais pas ce que choisira mon pays mais le débat va avoir lieu. Il ne se passera peut-être rien. Mais, s'il doit se passer quelque chose, c'est maintenant ou jamais. Sortir de la guerre en Irak est un préalable. Nous ne pouvons pas nous battre sur tous les fronts à la fois. Mais il faut se rendre à l'évidence. L'image des Etats-Unis a été ternie par la guerre en Irak. Aujourd'hui, la crise financière est un revers de plus. Nous n'avons pas donné l'image d'un pays d'investisseurs sérieux mais celle d'un pays de parieurs appâtés par le gain. C'est très mauvais.
L'Amérique a-t-elle le blues ?
Les Américains, qu'ils soient démocrates ou républicains, savent que quelque chose cloche et que le pays avance dans la mauvaise direction. Ils sentent que le monde de demain sera plus dur pour leurs enfants qu'il ne l'a été pour eux. Cela n'est guère rassurant. En fait, nous avons subi deux chocs. Le 11 septembre 2001, nous avons découvert que nous étions vulnérables sur le terrain de la sécurité. Aujourd'hui nous prenons conscience que nous sommes, aussi, économiquement fragiles.
Les Etats-Unis sont-ils retombés dans la même ornière que durant les années 1970 ?
Nous avons un pétrole cher, un dollar qui s'affaiblit et nous avons une guerre sur les bras, et la menace d'une nouvelle stagflation. Mais l'analogie n'est pas totale. Dans les années 1970, nous étions en crise mais nous ne doutions pas. Nous étions encore l'incontestable « numéro un » mondial. L'automobile c'était General Motors et personne n'imaginait que GM puisse faire faillite. Nous avons encore des Google, d'excellentes universités et une vraie capacité d'innovation. Sans être condamnés, nous ne sommes plus les incontestables champions du monde. Il faut en tirer les leçons.
Ne craignez-vous pas une dérive nationaliste ou protectionniste ?
Nationaliste non. Protectionniste oui. Des mesures protectionnistes seront sans doute envisagées mais on ne va pas se transformer en forteresse. On sent, certes, dans la campagne une volonté politique un peu démagogique de répondre à certaines demandes de l'opinion publique. Mais l'Amérique reste pragmatique. On le voit actuellement avec la montée de fonds souverains dans le capital des banques, même s'il est probable que des règles seront adoptées pour encadrer quelque peu ces investissements. Même si l'on va exiger plus de transparence afin qu'ils restent cantonnés à la sphère économique et ne deviennent pas des prises de participations politiques.
Quel camp, républicain ou démocrate, vous semble le plus à même de relever tous ces défis ?
L'élection présidentielle est l'occasion de choisir un leader susceptible de reconnaître l'ampleur de nos problèmes et de tenter de les surmonter. Et ma préférence serait, naturellement, que ce soit un candidat démocrate qui l'emporte.
La France aussi a changé l'an dernier de président. Cela a-t-il vraiment eu un impact sur la relation franco-américaine ?
Il y a une incontestable amélioration de notre relation. L'attitude du président Sarkozy envers l'Amérique va favoriser le rapprochement transatlantique. Cela pourrait aussi favoriser un retour de la France au sein du commandement intégré de l'Otan. Nous pouvons maintenant travailler ensemble et montrer la voie sur des sujets économiques, politiques et militaires.
PROPOS RECUEILLIS À NEW YORK PAR DAVID BARROUX.
Son parcours
Né à Vienne, élevé en France, résidant aux Etats-Unis depuis 1942, Félix Rohatyn est depuis toujours un pont entre les deux rives de l'Atlantique. Entré en 1948 chez Lazard Frères & Co, Rohatyn le « banker » aura multiplié les « deals » qui font le charme de la banque d'affaires, mais se sera également très tôt mis au service du public en participant, par exemple, dès le milieu des années 70, au plan de sauvetage financier d'une ville de New York au bord de la faillite. Entre 1997 et 2000, le « banker » se fera diplomate en devenant ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
Son actualité
Depuis son retour aux Etats-Unis, Félix Rohatyn a replongé dans la finance. Après avoir monté sa propre firme, l'homme qui, à soixante-dix-huit ans, est toujours au conseil d'administration de LVMH (propriétaire des « Echos ») et de Publicis, est devenu en 2006, conseiller de Richard Fuld, le PDG de Lehman Brothers. Il est également vice-« chairman » de cette banque et « chairman » de son comité de développement international. En parallèle, au sein du Center for Strategic and International Studies, il est l'un des membres fondateurs d'un groupe d'experts cherchant à favoriser l'investissement dans l'infrastructure publique.
Une vraie berceuse, n'est-ce pas ? Si j'avais étudié à Sciences-Po, j'aurais même eu un orgasme.
Mais Félix Rohatyn est un BANQUIER. C'est la voix de la City de Londres. Veuillez donc relire l'interview avec cette idée-là, elle prend un tout autre sens.
Voici deux points à considérer, pour comprendre selon moi pourquoi ce monsieur cause aux français :
1 - Le système financier internationale est mort, l'oligarchie financière doit donc organiser un nouveau système pour conserver le pouvoir.
2 - Les USA et l'Europe sont en période politique instable : élections présidentielle aux USA, mise en place des structures supranationales du Traité de Lisbonne en Europe.
Où est Rohatyn dans ce tableau ? Il prétend amener une relance par l'investissement par le biais de la création d'une "banque mondiale", capable de lever des fonds et "d'emprunter de l'argent" pour financer des grands travaux, mais "jamais à plus de 50%", afin de "conserver de fort lien avec le privé".
Qu'est-ce que ça veut dire, une "banque mondiale", capable de lever des fonds et "d'emprunter de l'argent" ? Cela veut dire que cette banque est dénuée de la capacité de créer de la monnaie. Cela veut donc dire que pour obtenir son financement, elle devra emprunter chèrement aux banques privées, qui disposent de la manne des banques centrales des deux côtés de l'Atlantique.
Cela veut dire en réalité que les banques privées internationales veulent s'organiser en consortium et imposer une structure de financement de la relance qui leur garantit le contrôle de l'économie.
Quant à la question du Financement des projets, "jamais à plus de 50%", afin de "conserver de fort lien avec le privé", je crois que c'est clair : Il s'agit d'un programme de privatisation systématique des infrastructures. Celles-ci, particulièrement aux USA, ont été tellement abandonnées que, comme l'entretien le souligne, il y faudrait investir 1600 milliards de dollars. Cela concerne tout : ponts, barrages, routes, réseaux ferrés, hopitaux, écoles etc...
Félix Rohatyn vend ce programme sous le nom de PPP, "Partenariat Public-Privé" - en anglais : "Public-Private Partnership" -. Il est l'un des principaux promoteurs de cette doctrine depuis plusieurs années.
Lorsqu'il lui est demandé "Vous voulez réhabiliter Keynes ou faire revivre le New Deal de Franklin D. Roosevelt ?", il répond qu'il est Keynésien. Quelle doctrine défend Keynes ? Voici un indice : la préface de la Théorie Générale de J. M. Keynes, publiée en 1936, était consacrée à la politique du docteur Schacht et faisait l'apologie de la méthode de préfinancement de l'économie par le troisième Reich.
Je sais bien qu'on enseigne partout sur le territoire français (et ailleurs) que Roosevelt était keynésien, mais il n'y a rien de plus faux.
Enfin, l'on pourrait être étonné lorsqu'il précise qu'il est protectionniste, mais pas nationaliste. En effet, traditionnellement, les politiques douanières sont des prérogatives d'état-nation. Mais non, lui parle d'une doctrine de grand blocs économiques (Amériques du NAFTA, Europe de Lisbonne et Eurasie du traité de Shangaï, en gros) pratiquant le libéralisme le plus radical dans leurs frontières, et l'instrumentalisation conflictuelle des politiques douanières en dehors. Je crois me souvenir que c'est aussi une doctrine de Von Hayek.
C'est aussi la doctrine défendue par le plannificateur à long terme George Orwell, dans son essai futuriste 1984.
Ce que Rohatyn dit en l'ocurrence, c'est qu'il ne croit pas du tout au rôle de l'état-nation dans les structures politico-économiques de demain, que lui et ses copains préparent activement.
D'autres aspects de cette interview peuvent paraître innocents, mais ont pourtant du sens, historiquement parlant : par exemple, il rappelle son rôle dans la crise budgétaire de New-York - Cela me rappelle un peu le milieu des années 1970 quand la ville de New York a été à deux doigts de faire faillite -. En effet, il a été l'architecte du "redressement" de New-York - le plan Big MAC -, en appliquant à la ville et à sa population une politique d'austérité draconienne, pour le compte, déjà, d'un consortium bancaire. Sa fameuse phrase, à l'époque, était : « Il n’y a pas d’alternatives faites de plaisir et de souffrance, mais seulement des alternatives faites de souffrance et d’agonie. L’idéal est d’éviter l’agonie, mais on ne peut pas éviter la souffrance. » (Felix Rohatyn, 1975). Tout un programme.
On dirait du Fillion.
Des rumeurs non dénuées de fondements associent aussi Rohatyn avec les régimes militaristes et les politiques d'austérité génocidaires d'Amérique du Sud dans les années 70.
Tout cela sent la "théorie du complot" ? Bon, si vous voulez. Mais pourtant, voici notre ministre des finances, Mme Christine Lagarde, au CV "exemplaire", qui annonce par le biais d'un câble Reuters, le 13 février :
Reuters le 13/02/2008 15h35
Le gouvernement veut encourager le partenariat public-privé
PARIS, 13 février (Reuters) - La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a présenté mercredi en conseil des ministres le projet de loi visant à multiplier les contrats de partenariat entre les secteurs public et privé.
"Il s'agit de faire du contrat de partenariat un instrument qui trouve pleinement sa place dans la commande publique, et non plus un simple outil d'exception", explique-t-on dans le compte rendu du conseil des ministres.
Le projet de loi étend le recours à ces contrats, jusqu'ici limité à des situations spécifiques, telles que l'urgence et la complexité du projet.
Il sera désormais possible d'y recourir "lorsque l'intérêt économique et financier" sera démontré "à l'issue d'une évaluation des différents modes d'action dont dispose la personne publique pour répondre à ses besoins".
Le contrat de partenariat pourra également être utilisé "à titre expérimental et pour une période limitée", jusqu'au 31 décembre 2012, pour répondre à certains besoins spécifiques de l'enseignement supérieur, des chercheurs, de la police, de la gendarmerie, du système pénitentiaire, du ministère de l'Intérieur et de celui de la Défense./EP
Vous avez bien lu. Les PPP (Voulant dire, dans l'esprit de Lagarde : les projets de privatisation du gouvernement français collaborant avec les institutions du traité de Lisbonne) concernent l'enseignement supérieur, la recherche, la police, la gendarmerie, le système pénitentiaire, le ministère de l'Intérieur et celui de la Défense. C'est une doctrine qui est en ce moment en cours d'application dans l'Europe entière, et qui est très avancée aux USA, particulièrement dans le domaine énergétique, pénitencier et militaire, pour autant que j'en sache.
Elle prétend se justifier, cette doctrine, par le fait que 1-les nations sont endettées, 2-elles n'ont plus le droit de créer du crédit ou d'emprunter aux banques centrales ou nationales (cf article 123 du traité de Lisbonne), 3-elles doivent donc avoir recours aux financements privés pour le maintien de leurs fonctions et le développement des infrastructures, mais 4-elles doivent en échange tranférer la gestion de celles-ci (les fonctions et les infrastructures) au privé, sinon, pas de sous.
Cette politique est une politique de cartelisation internationale et de démantèlement des états-nations (fondés, rappelons-le, sur la doctrine du Bien Commun).
Dans l'entre-deux guerres, cela été tenté en mettant en place une internationale fasciste composées de régimes miltaristes nationalistes anti-patriotiques, financés plus ou moins discrètement par des cartels financiers et industriels, pour terroriser les peuples et les assujettir. Mussolini, Salazar, Hitler, Dollfuss, Franco, Metaxas et Pétain, pour ne donner que les grands noms, et leur maître -directement ou indirectement-, le gouverneur de la Banque d'Angleterre de 1920 à 1944, M. Montagu Collet Norman.
Les fascistes des années 30 ont perdus, le modèle nationaliste du fascisme a été abandonné au profit d'une doctrine supranationale, dont la mise en place a commencé dès les années 50, et qu'on voit bien assez apparaître au grand jour maintenant
Et c'est quoi, un Schacht, me direz-vous ? C'est le nom de famille de Hjalmar Schacht, quasi-membre de la famille de M. Norman, et banquier de Hitler et du NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiter Partei), le Parti Nazi.
Herr Hitler et son contrôleur, Hjalmar Schacht.
Il manque plein de détails et de références à cet article, mais je l'ai quand même posté, vu l'ambiance internationale. C'est pourquoi, s'il y a des questions, j'y répondrai dans la modeste mesure de mes moyens et connaissances