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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 22:36

Logo1deuil.jpgNous venons d'apprendre avec tristesse le décès de monsieur Maurice Allais, à l'âge de 99 ans.

 

Ce grand homme, dont l'Histoire énumérera les mérites mieux que cet humble site, avait contribué de manière exemplaire à la science économique tout autant qu'à la science physique moderne, dont il ébrécha l'un des axiomes, l'isotropie de l'espace, en réexaminant les expériences de Michelson & Morley et de Dayton C. Miller.*

 

Cette approche de Maurice Allais ne fut pas très populaire parmi les physiciens, c'est le moins que l'on puisse dire, et c'est la Revue Fusion qui offrit quelquefois ses pages à ses études.

 

Ainsi, en hommage à monsieur Allais, voici une compilation de ses articles parus dans la Revue :

 

Maurice-Allais.jpg

F69.6 - Les expériences de Dayton C. Miller 1925-26 et la théorie de la relativité - Maurice Allais

 

F73.6 - Doit-on reconsidérer les lois de la gravitation; Anomalie du mouvement du pendule paraconique à support anisotropique; La confirmation expérimentale - Maurice Allais

 

F87.6 - Sur une liaison entre l'électromagnétisme et la gravitation. L'action d'un champ magnétique sur le mouvement d'un pendule - Maurice Allais

 

F96.5 - L'effondrement radical et définitif de la théorie de la relativité - Maurice Allais

 

F102.6 - La signification des régularités extraordinaires sous-jacentes aux observations interférométriques de Miller - Maurice Allais

 

F104.11 - Albert Einstein, un extraordinaire paradoxe - Maurice Allais

 

F107.13 - Observations critiques sur l'article de Guy Berthault publié dans le Fusion n°103 - Maurice Allais

 

 

 

* Que l'on me corrige, ou complète, si besoin est, merci.

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 13:49

Véronique Anger de FribergVéronique Anger de Friberg est journaliste indépendante et, dans l'affaire des 400, elle est la première à avoir fait état publiquement de l'existence d'une pétition de la corporation des climatologues français pro-RCA - membres du GIEC et autres - connue aujourd'hui sous le nom de "Lettre des 400".


Je viens de lire, sur le blog du compère Laurent Berthod, un message de sa part, où elle disait ceci :


"Je me permets de préciser qu'aucun des journalistes (notamment Foucart, Huet, Haski…) ayant reçu par courriel et pour information le 30 mars au matin mon article titré : « Climato-scepticisme : Galilée convoqué devant le Saint-Office ? » publié dès le 29 mars sur mon blog , et daté du 30 mars sur AgoraVox (qui a suscité plus de 250 réactions en une journée) n’a eu le professionnalisme de citer mon article, pourtant largement relayé par de nombreux réseaux, et qui a mis le feu aux poudres en dévoilant l’existence de la pétition des chercheurs-climatologues (289 signataires à ce moment-là).
Une tentative de cabale éventée, qui a conduit les initiateurs à retravailler leur copie à la hâte et dans un esprit moins agressif. Lire mon article du 2 avril : "400 climatologues en colère : 2 versions pour une même pétition ! " (publié le 1er avril sur mon blog et sur Le Post). La comparaison entre les 2 versions, à 2 jours d’intervalle est sidérante… mais qui le fera remarquer ? "

 

Chère Véronique, je vais essayer de le faire remarquer, en vous offrant cette page.


Dans l'article qui suit, donc, elle souligne que la pétition, avant d'être fuitée, était écrite en des termes nettement plus secs et insultants que la deuxième version, qui fut rendue publique en catastrophe par ses initiateurs après la fuite, dès le 31 mars 2010.


Je me permet donc de reproduire cet articler sur ce blog, en espérant qu'elle me pardonnera l'emprunt.


Bonne lecture.

 

 

400 CLIMATOLOGUES EN COLERE :

2 versions pour une même pétition !


Quelle ne fut pas ma surprise, en ce jour de 1er avril, de découvrir qu’une grande partie du texte d’origine1 de « L’appel Ethique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte » avait été remplacée par de nouveaux paragraphes.


Illustration-de-Le-Honzec.gifOubliés le « sentiment d’impunité totale », « la mauvaise foi », « la théorie du complot », « la provocation », la longue envolée sur « la compréhension des liens entre gaz à effet de serre et climat » dans la nouvelle version datée du 29 mars2. En revanche, s’il est toujours question des « principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société », les pétitionnaires s’obstinent à ignorer les 7 publications scientifiques sur le climat dont M. Courtillot est l’auteur (avec M. Le Mouël).


Sept publications pourtant passées par le filtre standard des publications scientifiques et relues par des pairs : « Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire ». Cette affirmation tendancieuse me semble une bien curieuse façon de lancer un débat « serein », puisque tel serait le désir des 400 chercheurs-climatologues qui affirment : « Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi. ».


Enfin, la nouvelle version mentionne en post-scriptum : « Une version initiale de cet appel ayant été diffusée publiquement le 29 mars, nous avons informé les destinataires de notre initiative ; la lettre et la liste définitives des signataires seront envoyées le 7 avril. ». Et oui, votre serviteur a éventé le projet de cabale en publiant le texte de la pétition en primeur sur AgoraVox mardi dernier... et se félicite d’avoir copié/collé tout le texte plutôt que le lien ! (cf : Climato-scepticisme : Galilée convoqué devant le Saint-Office ?).


Une « fuite » qui a tout de même un tantinet gâché le bel effet de surprise sur lequel comptaient nos 400 scientifiques-réchauffistes épris d’éthique pour lancer leur cabale. Résultat: un nouveau texte rédigé dans la hâte et relayé par les médias « officiels » le jour du poisson d’avril. De là à y voir un fake… A l’ère d’internet, l’information circule plus vite que son ombre… et on ne se méfie jamais assez de la blogosphère et de sa résonance.

(1) Paragraphes supprimés, indiqués en rouge dans la version datée du 27 mars 2010 et copiée/collée à la suite de la nouvelle version.

(2) Changements importants signalés en rouge dans la version datée du 29 mars 2010 ET copiée/collée à la suite de ce billet.


Illustration de Le Honzec

________________________________________

(1) Première version du 27 mars 2010 (copiée/collée à la fin de mon article « Galilée convoqué devant le Saint-Office ? » publié en primeur sur AgoraVox le 29 mars 2010) :

TEXTE DE LA PETITION

en ligne sur le site du club des argonautes, à l’initiative de Valérie Masson-Delmotte.

« Le samedi 27 Mars 2010

277 Internautes ont signé l’appel Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Cette page, http://www.clubdesargonautes.org/iF... est destinée aux scientifiques, (universitaires et chercheurs) compétents en Sciences du Climat.

Les signataires s’engagent sur leur expertise scientifique propre. En aucun cas leur signature ne peut engager leurs organismes de tutelle, dont la mention n’est faite qu’au titre de la transparence.

En signant ici, vous acceptez que vos nom et qualité apparaissent dans une liste qui sera rendue publique. A contrario, votre adresse E-mail ne sera pas divulguée, mais pourra être utilisée par les premiers signataires, dans le but exclusif de vous informer des suites de cette démarche.

ATTENTION, VOTRE SIGNATURE NE SERA ENREGISTRÉE QUE SI VOUS LA CONFIRMEZ PAR E-MAIL. N’OUBLIEZ PAS DE LE FAIRE !

Les signatures de ce texte seront recueillies jusqu’au 6 avril au soir, puis le texte signé sera d’abord envoyé le 7 avril par lettre recommandée aux instances scientifiques mentionnées. Nous vous remercions de respecter ce calendrier. Seulement après réception de ces courriers, le texte sera mis en ligne publiquement.

En parallèle, nous vous invitons à faire suivre les erreurs identifiées dans les ouvrages et séminaires mentionnés (numéro de page ou minute, description, et explications par rapport aux faits scientifiques disponibles dans les bases de données ou la littérature scientifique) à valerie.masson@lsce.ipsl.fr"


________________________________________

Destinataires :

Mme la Ministre de la Recherche
M. le Directeur de la Recherche
Mr le Président de l’Agence d’Évaluation de la Recherche
M. le Président de l’Académie des Sciences
M. le Président Directeur Général du CNRS
Mrs. les Directeurs et Directeurs adjoints de l’INSU et l’INEE du CNRS
M. le Président du Comité d’Éthique du CNRS

Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les hautes instances scientifiques françaises : Ministère de la Recherche, Centre National de la Recherche Scientifique, et Académie des Sciences, qui n’ont pas réagi aux accusations calomnieuses lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs.

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (« Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie ») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’« erratum », le GIEC a publié son « mea culpa » (http://www.ipcc.ch/pdf/presentation... ;), reconnaissant l’erreur, et pointant que les processus de relecture du groupe 2 (rédigé et relu par les spécialistes des impacts du changement climatique sur les écosystèmes et l’économie) n’avaient pas fonctionné. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs, membres actifs de l’Académie des Sciences, dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique - comme le fait Claude Allègre dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues « erreurs du GIEC », comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009), dans son séminaire de rentrée de l’Institut de Physique du Globe de Paris ( http://www.ipgp.fr/pages/040805.php...) ou bien dans les « libres points de vue d’Académiciens sur l’environnement et le développement durable » ( http://www.academie-sciences.fr/act...). Leurs accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ignorons le dénigrement, la théorie du complot et les aspects politiques. Appliquons-leur simplement la même exigence de rigueur qu’à n’importe quel manuscrit scientifique. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique.

Plusieurs hypothèses sont possibles, pour expliquer la publication d’ouvrages dont certains battent tous les records en termes d’erreurs de forme et de fond pour l’ensemble des arguments scientifiques : s’agit-il d’une provocation délibérée, pour se placer en position de victime, et attirer la sympathie du grand public ? S’agit-il d’incompétence, ces auteurs croyant sincèrement à leurs affirmations fausses, faute d’une connaissance de la littérature scientifique ? D’une mauvaise foi délibérée, l’éthique scientifique étant mise aux oubliettes, et l’apparence pseudo-scientifique (références fausses, courbes inventées, résultats scientifiques détournés…) étant mise au service d’un message avant tout politique ?

Dans tous les cas, la publication de ces affirmations témoigne d’un sentiment d’impunité totale de la part de leurs auteurs, qui oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société.

Nos observations, nos études des processus physiques, nos outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale, nous montrent que :

• les émissions de gaz à effet de serre, en augmentation, modifieront durablement le bilan radiatif terrestre ;

• la compréhension des liens entre gaz à effet de serre et climat ne repose pas sur des corrélations empiriques, mais sur l’étude de mécanismes physiques, amplement démontrés. Les modèles de climat sont très largement testés sur leur capacité à représenter les processus clés du changement climatique en cours ainsi que des variations climatiques passées ;

• l’amplitude et la structure des changements observés depuis 50 ans sont cohérents avec les conséquences théoriques d’un réchauffement induit par un surplus de gaz à effet de serre ;

• les conséquences d’une poursuite au rythme actuel des rejets de gaz à effet de serre peuvent être graves, d’ici quelques décennies.

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les hautes instances scientifiques françaises : Ministère de la Recherche, Centre National de la Recherche Scientifique, et Académie des Sciences au sujet de leur silence vis-à-vis d’accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat, accusations qui sortent du cadre déontologique.


Liste des premiers signataires

Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS). ».


________________________________________

 

(2) Deuxième version du 29 mars 2010 (copiée/collée à partir du lien : version de la « lettre ouverte »)

« Le jeudi 1 Avril 2010
489 Internautes ont signé l'appel Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Cette page, http://www.clubdesargonautes.org/iFPXAGvdz/php/index.php est destinée aux scientifiques, (universitaires et chercheurs) compétents en Sciences du Climat.

Les signataires s'engagent sur leur expertise scientifique propre. En aucun cas leur signature ne peut engager leurs organismes de tutelle, dont la mention n'est faite qu'au titre de la transparence.

En signant ici, vous acceptez que vos nom et qualité apparaissent dans une liste qui sera rendue publique. A contrario, votre adresse E-mail ne sera pas divulguée, mais pourra être utilisée par les premiers signataires, dans le but exclusif de vous informer des suites de cette démarche.

ATTENTION, VOTRE SIGNATURE NE SERA ENREGISTRÉE QUE SI VOUS LA CONFIRMEZ PAR E-MAIL. N'OUBLIEZ PAS DE LE FAIRE !

Les signatures de ce texte seront recueillies jusqu'au 6 avril au soir, puis le texte signé sera d'abord envoyé le 7 avril par lettre recommandée aux instances scientifiques mentionnées. Nous vous remercions de respecter ce calendrier. Seulement après réception de ces courriers, le texte sera mis en ligne publiquement.

En parallèle, nous vous invitons à faire suivre les erreurs identifiées dans les ouvrages et séminaires mentionnés (numéro de page ou minute, description, et explications par rapport aux faits scientifiques disponibles dans les bases de données ou la littérature scientifique) à valerie.masson@lsce.ipsl.fr"

PS : une version initiale de cet appel ayant été diffusée publiquement le 29 mars, nous avons informé les destinataires de notre initiative; la lettre et la liste définitives des signataires seront envoyées le 7 avril.



Deuxième version, 29 mars 2010.

Destinataires :

Mme la Ministre de la Recherche
M. le Directeur de la Recherche
M. le Président de l’Académie des Sciences
Mmes et MM. les Directeurs des acteurs de la recherche publique regroupés au sein de l’Alliance thématique AllEnvi (BRGM, CEA, CEMAGREF, CIRAD, CNRS, CPU, IFREMER, INRA, IRD, LCPC, Météo France, MNHN)
M. le Président de l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur
M. le Président du Comité d’Éthique du CNRS

Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les structures référentes de la recherche scientifique française, face aux accusations mensongères lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés principalement par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs.

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat («Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’«erratum», le GIEC a publié son «mea culpa» ( http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf), reconnaissant l’erreur, et soulignant que les processus de relecture du rapport n’avaient pas fonctionné pour ce paragraphe. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique - comme le fait Claude Allègre dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues «erreurs du GIEC», comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009) et dans des séminaires académiques. Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ces ouvrages n'auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu'à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique. Leurs auteurs oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société.

Ces attaques mettent en cause la qualité et la solidité de nos travaux de recherche, de nos observations, études de processus, outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale.

Vous constituez les structures référentes de la recherche scientifique française. Les accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat sortent des cadres déontologiques et scientifiques au sein desquels nous souhaitons demeurer. Nous pensons que ces accusations demandent une réaction de votre part, et l’expression publique de votre confiance vis-à-vis de notre intégrité et du sérieux de nos travaux. Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi.


Liste des premiers signataires

Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS) ».

 

 

Voilà une bonne chose de faite !

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 22:53

Le mythe climatique - Benoît RittaudSans plus de commentaires, voic la lettre ouverte qu'offre Benoît Rittaud, auteur du livre "Le Mythe Climatique", aux auteurs et signataires de l'appel "éthique scientifique et science du climat", la désormais célèbre "Lettre des 400" (500 au dernier décompte, paraît-il).


Bonne lecture :


 

Lettre ouverte aux signataires de l’appel

« Éthique scientifique et sciences du climat »

By Benoît Rittaud

 

 

   Messieurs les Académiciens,
   Mesdames et messieurs les directeurs de centres de recherches,
   Chers collègues,

   Vous êtes à présent environ cinq cents à avoir signé cette pétition dont l’objet est d’obtenir une mise à l’index des livres de Claude Allègre et Vincent Courtillot de la part de vos ministres et organismes de tutelle. Vous invoquez pour cela le « pacte moral » qui lie les scientifiques à la société, et vous vous indignez d’accusations d’impostures, qui constituent pour vous une insulte à votre intégrité.

   Le débat qui nous agite autour du climat est un débat fondamental, car de la manière dont la société décidera de le trancher pourrait découler une modification profonde de notre organisation sociale. La rigueur scientifique y est donc plus que jamais indispensable, et vous avez raison de parler de pacte moral entre la science et la société. L’un des éléments les plus essentiels de ce pacte est la stricte séparation entre le travail scientifique et la parole politique. Comme l’histoire des sciences le montre aisément, et comme l’avait déjà compris Max Weber, le mélange entre science et politique conduit immanquablement à un affaiblissement de la première. Personne parmi vous, sans doute, ne souhaite voir se répéter les errements auxquels a parfois conduit un tel mélange.
   C’est pourtant à cela que, de manière sûrement involontaire, votre initiative conduit inévitablement. Votre pétition, en effet, demande expressément une réaction des structures référentes de la recherche publique. Qui donc, parmi vous, pense que l’honneur des scientifiques repose dans une prise de position que pourrait prendre un ministre sur la théorie scientifique que vous défendez ? À l’évidence, tout appui que vous pourriez recevoir sera logiquement interprété comme étant de nature partisane, ne faisant que refléter la réalité de jeux de pouvoir qui vous échappent. Où est donc la science dans tout cela ?

   La forme de votre initiative est donc une double méprise. La première méprise consiste à demander au pouvoir politique de prendre parti contre des personnes ayant publié des livres. Cela s’apparente fort à une tentative d’entrave à la liberté d’expression. Plus grave encore, cette velléité de censure qui ne dit pas son nom s’appuie sur une invocation du « filtre standard des publications scientifiques », rapprochant ainsi de façon coupable les procédés de revue par les pairs d’une censure légale.
   Comment a-t-il pu vous échapper que les éditions Plon, qui publient le livre de Claude Allègre, aussi bien que les éditions Odile Jacob, qui publient celui de Vincent Courtillot, ne sont pas, n’ont jamais été, et n’ont pas à être soumis au processus de revue par les pairs ? Ces deux éditeurs ont leur propre politique éditoriale, qu’ils délimitent de la manière qu’ils veulent. Ils n’ont en aucune manière à rendre des comptes au CNRS, au ministère de la Recherche, ou à n’importe quelle autre structure institutionnelle. Ces dernières n’ont pas davantage à donner leur avis dessus, sollicité ou non.
   Bien sûr, la liberté d’expression n’est pas absolue, et un cadre existe pour en délimiter les contours. C’est cela qui amène à votre seconde méprise : avoir ignoré le rôle de la justice. Celui qui estime être l’objet d’une diffamation peut demander réparation à la justice, seule habilitée à trancher ce type de litige. Si celle-ci n’a certes pas pour rôle de trancher un débat scientifique, elle a en revanche celui de déterminer si telle ou telle déclaration a un caractère infamant. Il existe des cadres pour régler certains différents ou infractions à la loi, des espaces pour débattre (les médias) mais il n’existe heureusement plus un quelconque « droit divin » en vertu duquel on pourrait sanctionner pour délit d’opinion.

   En dévoyant le sens du processus de relecture par les pairs, aussi bien qu’en soumettant votre travail à l’imprimatur de structures politiques, vous ne réalisez sans doute pas la portée de votre geste. Votre assaut dérisoire se fait au prix d’un précédent extrêmement dangereux, qui fragilise la science dans son ensemble et va contribuer à affaiblir plus particulièrement la climatologie. Nous touchons là à des idées qui vont bien au-delà du seul débat sur le climat : la place de la science, la liberté d’opinion.
   Ainsi, vous avez fait un pas de trop. S’il est parfaitement légitime de votre part de vouloir défendre la justesse de votre cause et la rigueur de vos travaux, en aucun cas tout cela ne peut justifier un appel à la censure et à l’arbitraire. Il n’y a pas de science officielle dans ce pays, fut-elle publique. En invoquer une ne peut qu’accroître le doute et la confusion. La légitimité des travaux menés en climatologie passe par d’autres voies que la désignation à la vindicte de boucs émissaires, et il nous revient à tous de faire en sorte que ne s’éteigne pas une certaine idée de la science.

 

Benoît Rittaud.

 

 

Pour mémoire, revoici l’appel dans son intégralité, disponible ici :

Deuxième version, 29 mars 2010.

Destinataires :

Mme la Ministre de la Recherche
M. le Directeur de la Recherche
M. le Président de l’Académie des Sciences
Mmes et MM. les Directeurs des acteurs de la recherche publique regroupés au sein de l’Alliance thématique AllEnvi (BRGM, CEA, CEMAGREF, CIRAD, CNRS, CPU, IFREMER, INRA, IRD, LCPC, Météo France, MNHN)
M. le Président de l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur
M. le Président du Comité d’Éthique du CNRS

Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les structures référentes de la recherche scientifique française, face aux accusations mensongères lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés principalement par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs.

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat («Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’«erratum», le GIEC a publié son «mea culpa» ( http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf), reconnaissant l’erreur, et soulignant que les processus de relecture du rapport n’avaient pas fonctionné pour ce paragraphe. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique – comme le fait Claude Allègre dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues «erreurs du GIEC», comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009) et dans des séminaires académiques. Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ces ouvrages n’auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu’à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique. Leurs auteurs oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société.

Ces attaques mettent en cause la qualité et la solidité de nos travaux de recherche, de nos observations, études de processus, outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale.

Vous constituez les structures référentes de la recherche scientifique française. Les accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat sortent des cadres déontologiques et scientifiques au sein desquels nous souhaitons demeurer. Nous pensons que ces accusations demandent une réaction de votre part, et l’expression publique de votre confiance vis-à-vis de notre intégrité et du sérieux de nos travaux. Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi.

Liste des premiers signataires

Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS)


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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 21:19

Vincent Courtillot   La ridicule supplique des 400 "climatologues" fait des vagues, du bruit et des remous, et ce n'est qu'un début . D'aucuns annoncent que cette pierre leur retombera sur les pieds, d'autres qu'elle témoigne de la nullité de leur position "réchauffiste", et d'autres encore comptent bien ajouter cette pièce au dossier à charge contre le RCA.


   Virginie Garin, sur RTL, présente les faits et donne la parole à divers intervenants, dont Vincent Courtillot, le "climatologue tempéré", qui se trouve par cette lettre publiquement placé au banc des accusés. L'on sent bien au ton de sa voix que sa tempérance légendaire a bien failli virer à l'orage tropical, mais il a produit une réponse incisive, instructive, et assez spectaculaire quand on connait le personnage.


   C'est sur cette page. Bonne écoute.

 

   Mise à jour du 02/04/2010 : La réponse plus développée de Vincent Courtillot, dans le Figaro.



PS : Merci à Laurent Berthod pour le lien

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 12:34

- Sous-titre : "Maman, les sceptiques, y font rien qu'à nous embêter !" -

courbe-de-mann.gifIl y a de quoi rire, et pour les sceptiques de se féliciter du bon travail fait depuis novembre 2009 : la caste des scientifiques "climatologues", ceux qui depuis près d'une vingtaine d'années tentent par tous les moyens de trouver des "preuves" que l'homme est responsable d'un réchauffement climatique - somme toute assez peu remarquable -, sont passés en six mois du statut de vaches sacrées de la science, de dictateurs des labos et de la recherche, de pontes ONUsiens maîtres des débats, des budgets et de la doctrine, à celui de menteurs, d'escrocs et d'individus louches tentant de faire avancer un agenda sinistre dont le malthusianisme radical et l'appel à la décroissance agro-industrielle sont les principales composantes.

Ce retournement de l'opinion, particulièrement sympathique à mes yeux, n'est que le résultat de l'appropriation de la science par le peuple, quoiqu'on en pense par ailleurs : avant que n'ait lieu le Climate-Gate, et pendant de longues années, de nombreux chercheurs ont tenté de sonner l'alarme en restant au sein du système, et ont mené un travail de résistance éprouvant mais efficace - qui coûta à certains qui leurs labos, qui leurs carrières, leurs budgets voire leurs réputations parmi leurs "pairs". Mais cela restait dans une "sphère des initiés", à l'abri de la grande majorité, qui voyait pourtant descendre sur elle un déluge de propagandes catastrophistes et culpabilisantes dont la puissance ne résidait que dans l'autorité qui les véhiculait, qu'elle soit scientifique, politique, médiatique ou financière.

Le peuple, de par la délégation naturelle de ses pouvoirs dans la République, admettait ce qu'on lui disait, bien qu'avec perplexité, et sans véritable conviction, comme on peut le constater aujourd'hui.

Mais un beau jour de novembre 2009, quelqu'un décida de présenter aux peuples certains des ingrédients de la "cuisine climatique" : produits avariés, hygiène douteuse, présence d'agents nettoyants dans tous les plats, abandon de l'art au profit de l'"efficacité" (science "micro-onde", en quelque sorte), chefs imperméables à toute remarque, sauciers terrorisés, personnel de salle payé "à l'assiette". Les emails des chercheurs Du CRU de l'Université d'East Anglia furent piratés et divulgués sur le web.

Catastrophe ! L'opinion publique, avec l'aide de la communauté internationale de blogueurs, s'empara de la discussion. Des milliers de citoyens, partout dans le monde, se mirent à examiner telle ou telle partie de la "question climatique" en riant, en se scandalisant, en diffusant au grand nombre les multiples fraudes des grands prêtres de Gaïa, en exigeant des preuves, en dénonçant l'arrogance, en dévoilant l'a-priori néo-malthusien de la théorie des GES anthropiques, et en réclamant qu'on s'intéresse enfin à la réalité de la misère humaine plutôt qu'aux chimères des modélisateurs climatiques.

La clique réchauffiste se trouva vite objet de rire, de ridicule et d'opprobre, toute incapable tant de prouver quoique ce soit - si ce n'est qu'ils cherchent -, que de nier leurs convictions anti-développement, qu'ils étalaient encore récemment sur tous supports à leur disposition (la conférence de Copenhague, pour ceux qui s'en souviennent, était plus une conférence sur la surpopulation que sur le climat).

Ayant perdu la bataille de l'opinion et épuisé son crédit scientifique, cette clique est en train de perdre son crédit politique, et se voit menacée de perdre ses budgets, ses espoirs de carrière, son autorité. Ne pouvant répondre aux accusations, puisqu'elles sont fondées, il ne restait donc pour elle que la tentative de "putsch" scientifico-politique. Voici donc que depuis quelques jours circule un appel aux autorités, signé par 400 d'entre eux, dont le contenu est extraordinaire ! Le voici :


Deuxième version, 29 mars 2010.

Destinataires :

Mme la Ministre de la Recherche
M. le Directeur de la Recherche
M. le Président de l’Académie des Sciences
Mmes et MM. les Directeurs des acteurs de la recherche publique regroupés au sein de l’Alliance thématique AllEnvi (BRGM, CEA, CEMAGREF, CIRAD, CNRS, CPU, IFREMER, INRA, IRD, LCPC, Météo France, MNHN)
M. le Président de l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur
M. le Président du Comité d’Éthique du CNRS


Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les structures référentes de la recherche scientifique française, face aux accusations mensongères lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés principalement par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs.

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat («Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’«erratum», le GIEC a publié son «mea culpa» ( http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf), reconnaissant l’erreur, et soulignant que les processus de relecture du rapport n’avaient pas fonctionné pour ce paragraphe. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique - comme le fait Claude Allègre dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues «erreurs du GIEC», comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009) et dans des séminaires académiques. Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ces ouvrages n'auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu'à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique. Leurs auteurs oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société.

Ces attaques mettent en cause la qualité et la solidité de nos travaux de recherche, de nos observations, études de processus, outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale.

Vous constituez les structures référentes de la recherche scientifique française. Les accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat sortent des cadres déontologiques et scientifiques au sein desquels nous souhaitons demeurer. Nous pensons que ces accusations demandent une réaction de votre part, et l’expression publique de votre confiance vis-à-vis de notre intégrité et du sérieux de nos travaux. Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi.

Liste des premiers signataires

Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS)


En réponse à cette lettre, qui achève de ridiculiser ses auteurs et ses signataires, permettez-moi de partager avec vous l'éditorial de M. Laurent Joffrin, dans le Libération d'aujourd'hui, qui est remarquable - une fois n'est pas coutume - d'équilibre et de bon sens, et qui dit, en gros, "vous l'avez bien cherché" :

Vérités

Par LAURENT JOFFRIN - 01/04/2010

   La riposte est logique. Traités de «mafieux», de «totalitaires», accusés «d’imposture», les climatologues se rebiffent. Quelque 400 scientifiques dont la bonne foi est difficilement contestable - ce qui ne signifie pas qu’ils soient infaillibles - ont décidé de descendre dans l’arène et de pourfendre à leur tour leur procureur, dont le livre se vend comme des petits pains. Les scientifiques en appellent à leur ministre, Valérie Pécresse, qui répond avec bon sens que la science est d’abord l’affaire des scientifiques. Ce recours aux politiques, pressés de sortir de leur rôle, suscite quelques questions. Au fond, pourquoi le climatoscepticisme a-t-il autant gagné en visibilité depuis trois ou quatre mois ? L’explication par le complot, tentation qui affleure dans beaucoup de déclarations, est un peu courte. N’est-ce pas aussi que le mélange entre militantisme et recherche, au lieu de conforter les scientifiques, finit par alimenter le doute ? L’opinion, on le voit dans beaucoup de domaines, se méfie d’instinct des vérités officielles. L’expression de thèses péremptoires, la dénonciation virulente des questionneurs, la transformation de résultats scientifiques en prêches exaltés finissent par nuire à la cause qu’on veut défendre. Ces dérives avivent aussi une question plus philosophique : croit-on encore au progrès ? Ou bien les catastrophes annoncées de manière obsessionnelle sont-elles le seul moteur du changement social ? Sur ce point, l’appel est muet…


En France, le ridicule tue. Cette lettre sera-t-elle le dernier clou du cercueil du RCA* ?



* - RCA : Réchauffement Climatique Anthropique, nom de la théorie de l'origine exclusivement humaine du réchauffement climatique pour cause d'émissions de gaz à effets de serre (GES)


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6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 01:00
co2   Bonjour à tous.

    Ce petit message a pour but de vous faire partager le plaisir que j'ai eu à la lecture de l'excellente intervention d'un climato-sceptique qui vient d'entrer en résistance, sur le non moins excellent site de Benoît Rittaud, le Mythe Climatique (c'est aussi le titre de son livre, que je vous suggère fortement d'acheter).

    Le contributeur, qui utilise le pseudo de Ice-T, utilise ses connaissance en agronomie et en océanographie biologique pour écrire ceci (j'ai fait quelques retouches, pour une meilleure visibilité) :


"@Benoit Rittaud


Désolé d’intervenir pour la première fois sur ce site pour me permettre humblement de rectifier l’un des principaux contributeurs qui, outre un mathématicien reconnu, semble être un excellent sémanticien. Sur les sujets de physique pure ou de la science-politique climatologie, je lis, m’instruis et m’informe. Si l’on touche à la photosynthèse et à la sémantique afférente, ayant fait, même s’il y a fort longtemps, l’agro puis de l’ océanographie biologique, je me sens le droit d’intervenir.


Passées les politesses, donc, j’en viens au fait : le CO2 n’est pas un fertilisant au sens propre du terme. L’azote, le phosphore, potassium et autres oligo-éléments tel que le Fe le sont. Le CO2 est beaucoup plus qu’un fertilisant, c’est la matière de base utilisée pour la construction des sucres (hydrates de carbone), briques qui ne servent pas qu’à faire de la confiture, mais l’amidon, la lignine, et autres constituants de base de la matière végétale … 6 CO2 + 6 H2O avec quelques photons, un cycle de Krebs et de la chlorophylle comme catalyseur -> C6H1206 + O2. Les serristes augmentent la teneur en CO2 dans leurs serres, source du carbone qui construit les végétaux, mais pour que ce soit efficace, il y ajoutent … des fertilisants (N,P,K, etc ..). Ces fertilisants permettent la synthèse de protéines, de l’ATP ou de la chlorophylle, petites choses annexes mais essentielles à la vie.


PS. Au passage, une petite info pour ceux qui ont peur de l’acidification des océans : le CO2, dès qu’il est dissous, est immédiatement assimilé par la photosynthèse ; or il met du temps à passer de l’air à l’eau par dissolution. Une activité photosynthétique intense fait donc augmenter le pH puisqu’elle diminue la concentration du CO2 en solution, qui produit avec l’eau un acide faible H+ HCO3-. Tous les aquariophiles ou hydrobiologistes le savent. Donc quand les flippés du CO2 passeront du réchauffement à l’acidification des océans, je deviendrai peut-être contributeur actif à votre excellent blog.


Deuxième petite info, quand vous regardez les falaises d’Etretat, les gorges du Verdon ou le massif de la Chartreuse, vous avez des gigantesques puits à carbone, à base de CaCO3 formés, par la précipitation grâce aux pH alcalins dus à la photosynthèse, par les tests calcaires des micro algues de type coccolithophoridés, par des coquilles d’animaux filtreurs et bien sur, mais dans une moindre mesure, par la langouste et le homard. Tout cela a transformé définitivement en cailloux le CO2 atmosphérique, à une époque où il était à des concentrations supérieures [d'un facteur de 3 à 10] à ce qu’il est aujourd’hui . Le pH de l’eau à l’époque était probablement, sinon le même qu’à ce jour, du moins compatible avec une photosynthèse et une vie aquatique intenses.


Dernière remarque et je m’arrête : Si le CO2 piégé par les coccolithophoridés ou les homards l’est définitivement, en revanche, le CO2 piégé par les végétaux en tant qu’hydrates de carbone est destiné à être recyclé via l’atmosphère, sauf si on stocke définitivement le bois dans des déserts secs pour ne pas qu’ils pourrissent et avec une bonne protection incendie. C’est hors sujet, mais c’était juste pour dire. (est-ce que j’aurais une bonne note à mon agreg. ?)


Au fait, je suis sceptique depuis 10 ans et je trouve qu’on vit une époque formidable depuis 2 mois. (j’ai toujours une bonne note maintenant que je l’ai avoué ?)


J'ai adoré ! Encore !


L'auteur de ce message a en outre ajouté un lien vers une page intitulée "Le cycle océanique du carbone dans la colonne d'eau", particulièrement intructive et que je vous invite à explorer. Pour ma part, j'en suis enchanté, ce document confirme toutes les hypothèses que j'avais exprimées contre la théorie idiote de l'acidification des océans.

Bonne lecture.


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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 21:17
Jean-Staune.jpg   Je reproduit ici une chronique de monsieur Jean Staune, philosophe des sciences et fondateur de l'UIP, intitulée Darwinisme et "Réchauffisme" , même combat ?, parue sur le site web du journal LeMonde, qui a déjà fait beaucoup de bruit et qui mérite d'en faire encore.

   Je partage l'essentiel de ce qu'il y dit.

   Bonne lecture.



Darwinisme et "Réchauffisme" , même combat ?
par Jean Staune, Philosophe des sciences
05.02.10

   Certes rien ne semble plus éloigné que le débat sur l’origine du réchauffement climatique et celui sur les mécanismes qui influencent l’évolution de la vie. Pourtant, afin de mieux analyser les processus instaurant sur certaines questions un consensus dans l’opinion publique, il est pertinent d’opérer un parallèle entre certaines réactions suscitées par le point de vue de Drieu Godefridi publié par le Monde.fr, « Le GIEC est mort, vive le débat ! », et celles générées par mon article « Le non-darwinisme visionnaire de James Cameron ».

   Ainsi plusieurs réactions se sont ainsi élevées contre la publication de ces deux articles avec des commentaires du style : C'est lamentable de publier des choses pareilles. La méthode est lepénienne. Pourquoi ouvrir les colonnes du Monde à des idiots pareils ?  Un commentaire va jusqu’à évoquer une sorte de « faurisonnisme », c'est à dire un négationnisme, un crime puni par la loi ! La violence de ces réactions de la part de personnes dont on peut supposer qu’elles ne proviennent pas de milieux fanatiques ne manque pas de nous interroger.


   Dans les deux cas, il existe un danger. D’un côté des chercheurs, ou des lobbies, inféodés aux grandes industries pétrolières et automobiles, hostiles à tout changement des politiques économiques et écologiques des grands pays. De l’autre des créationnistes qui cherchent à imposer une vision du monde basée sur des textes religieux et non sur des connaissances scientifiques. Devant la menace constituée par ces deux types d’acteurs, qui ont en commun de faire passer certains présupposés idéologiques avant les faits, s’est mis en place une forme de « dogme » axé d’un côté sur le fait que le réchauffement climatique était essentiellement d’origine humaine, de l’autre que les mécanismes darwiniens étaient les principaux moteurs de l’évolution des êtres vivants.


   Il est important de prendre conscience que la violence des réactions suscitées par la remise en cause de ces « dogmes » risque de se retourner contre la cause que ces personnes prétendent défendre. On a jamais servi une vérité en la transformant en un dogme impossible à critiquer. Dès que des failles apparaissent dans cette vérité, elle risque alors d’être rejetée en bloc.


   Dans le cas du réchauffement climatique, il est désormais prouvé qu’une partie importante du réchauffement constaté dans la décennie précédente n’était pas d’origine humaine mais due à la vapeur d’eau, ainsi que le montre un article qui vient d’être publié dans la revue Science (voir : http://www.guardian.co.uk/environment/2010/jan/29/water-vapour-climate-change ).


   Par ailleurs, l’importance de la « cause » à défendre ont empêché la médiatisation de certains scandales. Contrairement à ce qui a été affirmé, le scandale ne réside pas dans le fait que le GIEC ait annoncé la disparition des glaciers de l’Himalaya en 2035, alors qu’elle ne surviendra pas avant 2350 au moins (tout le monde peut se tromper comme le soulignent, à juste titre, les défenseurs du GIEC), mais plutôt dans le fait que l’organisme du président du GIEC, Rajendra Pachauri, a reçu une subvention de 2,5 millions d’euros d’argent public émanant de la commission européenne pour étudier, entre autres, l’impact sur les populations des hautes vallées de l’Inde … de la disparition desdits glaciers. Imaginons un instant que Claude Allègre, ou son ancien institut, ait obtenu une subvention en faisant référence à une erreur d’une telle dimension, cette affaire n’aurait pas manqué de faire la une de nombreux médias. Or, il n’en est rien, au moins en France (alors que les journaux anglais ont largement couvert l’affaire. Voir : http://www.timesonline.co.uk/tol/news/environment/article6999975.ece).


   Par ailleurs, les emails échangés entre les membres du GIEC (récemment rendus publics en raison d’un piratage d’origine suspect, mais n’affectant en rien leur véracité) révèlent comment ces derniers s’organisent pour empêcher la publication d’articles invalidant leurs thèses dans des revues à référés, voir même manigancent pour obtenir « la tête » de responsables de revue qui « osent » assurer un pluralisme quant à la question du réchauffement climatique.


   J’ai été personnellement témoin de pressions exactement du même ordre à l’encontre de chercheurs du CNRS ou de professeurs d’université qui, tout en soutenant bien évidemment l’évolution, osaient remettre en cause l’idée que les facteurs darwiniens en étaient l’explication principale.


   Bref, les mêmes attitudes de pensée générant les mêmes comportements sévissent dans les deux domaines (Hors du GIEC point de salut pour comprendre l’évolution du climat, hors du darwinisme point de salut pour comprendre l’évolution de la vie).


   Un commentaire sur le monde.fr a montré que certains internautes prenaient eux-mêmes conscience de ce parallélisme : Le darwinisme présente bien des aspects religieux : un Dogme asséné une fois pour toutes, et les excommunications sans discussion des non-croyants. Effectivement des mécanismes semblables sont à l'oeuvre dans le réchauffisme. La minceur de la théorie est protégée par l'interdiction de l'analyse. Le doute scientifique est exclu. Alors qu’un autre n’a pas manqué de faire référence à l’inquisition : Merci au Monde d'avoir le courage de publier d'excellents articles qui nourrissent le débat. Intéressant aussi de voir se déchaîner la Sainte Inquisition.


   Les personnalités scientifiques « hérétiques » et ceux qui les soutiennent, revendiquent, dans un cas le droit de débattre des causes du réchauffement climatique (voir du ralentissement de celui-ci), et dans l’autre de la nature des mécanismes de l’évolution. La volonté d’étouffer les deux débats s’appuie sur l’argument massue : « tous les scientifiques sont d’accord ». Ne pas croire à ce consensus serait donc absurde. Or cela est tout simplement un mensonge. Certes une grande majorité des scientifiques soutient ces positions, ce qui est la moindre des choses pour des thèses qui sont censées créer un consensus. Mais les grands progrès scientifiques n’ont jamais été le fait d’une majorité et n’ont pas été élaborés par des démarches consensuelles.


   N’importe qui pourra, en regardant cette conférence de Vincent Courtillot, directeur de l’institut de Physique du Globe de Paris et membre de l’Académie des Sciences ( voir : http://www.objectifliberte.fr/2009/09/rechauffement-climatiquecourtillot-expose-erreurs-du-giec.html ) prendre conscience d’un certain nombre d’erreurs commises par des scientifiques du GIEC. En lisant l’ouvrage testament de Stephen Gould, « La structure de la théorie de l’évolution », Gallimard, les lecteurs se rendront compte qu’il consacre plus de 1 000 pages à réhabiliter la plupart des grands penseurs non darwiniens qui de Geoffroy Saint Hilaire et Goethe à Richard Goldschmit en passant par d’Arcy Thomson ont tous affirmé que la forme et la structure des êtres vivants n’étaient en aucun cas le produit d’un processus de sélection et d’adaptation mais étaient inscrites dans les lois de la nature. Gould va même jusqu’à parler de  « l’erreur fatidique » commise par Darwin quand il a totalement éliminé de sa théorie cette ligne de pensée, intitulée le structuralisme (à défaut de se plonger dans cet ouvrage énorme, les lecteurs pourront se reporter à l’interview de Simon Conway Morris - professeur de paléontologie à l’université de Cambridge - dans le Monde des Religions de Janvier/Février 2010. Ou à mon ouvrage « Au-delà de Darwin : pour une nouvelle vision de la vie » Editions Jacqueline Chambon /Actes Sud et tout particulièrement aux chapitres 4, 5, 6 et 7 qui constituent une introduction au structuralisme.)


   Ainsi, dans les deux cas, nous avons des éléments fournis par des scientifiques d’un niveau incontesté qui devraient permettre de débattre des thèses actuellement hégémoniques. Il est donc intéressant, du point de vue de la sociologie des sciences (voir aussi sur ce point l’ouvrage de Serge Galam « Les scientifiques ont-ils perdu le Nord ? », Plon), de constater la violence des réactions que suscite la demande d’un tel débat, qui est interprétée comme la mise en cause d’un dogme dont il n’est pas exagéré de dire (comme l’ont explicité les commentaires que j’ai rapportés ci-dessus) qu’il est de nature quasi religieuse.


   Bien entendu, la grande majorité des religieux ne sont pas des obscurantistes, ce qui n’empêche pas un obscurantisme religieux d’exister. De la même façon, la plupart des scientifiques ne sont bien évidemment pas des obscurantistes, mais cela n’empêche pas un « obscurantisme scientifique » d’exister. L’actualité récente nous fournit deux exemples intéressants montrant un parallélisme de méthodes et de comportements entre deux formes que peut prendre cet obscurantisme scientifique.


   Il est très important pour l’avenir de ces disciplines que la majorité des chercheurs qui les constituent conçoivent que le débat d’idées ne peut qu’être profitable au but qu’ils poursuivent. C’est en se repliant sur leur conception de la vérité, conçue comme un dogme, qu’ils risquent de fragiliser leur domaine, ouvrant ainsi la porte aux extrémismes qu’ils prétendent combattre.


   Qu’une partie du réchauffement climatique ne soit pas d’origine humaine ne doit pas nous conduire à ne consentir aucun effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est pas parce qu’il existe d’autres facteurs que les facteurs darwiniens pour diriger l’évolution de la vie, qu’il convient de rejeter l’évolution en affirmant que nous n’avons aucun ancêtre commun avec les primates. Ces deux dernières positions seraient confortées dans leur absurdité si les tenants de la « pensée orthodoxe » persistaient à affirmer avec force qu’il n’existe pas de troisième voie dans un cas comme dans l’autre.

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 17:15
co2.jpg   En 2050, tout le monde le sait, le lit, l'entend, le dit, et le répète, la population humaine de la planète aura augmentée de 3,5 milliards d'individus, si tout va normalement.

   Personnellement, je trouve ça fantastique que tant d'êtres libres soient appelés à la vie, c'est une très bonne nouvelle pour l'univers, et cela exige des générations actuelles qu'elles s'organisent rapidement pour permettre aux 10 milliards d'hommes et de femmes de 2050 d'avoir une belle vie, sans pour autant exiger de la biosphère une contribution trop importante en terme de sols, d'eau douce et de biodiversité.

   La réponse à cette problématique porte un nom : CO2 - et un prénom : anthropogène.

   Comme le montre l'article ci-dessous, tiré et traduit du site co2science.org, la condition nécessaire au bon développement mutuel de la biosphère et de l'humanité, et à la préservation de la biodiversité, ne réside pas dans un génocide global malthusien volontaire "à la Cousteau" ni "à la Adolf", ni dans une décroissance décarbonée appliquée à l'échelle mondiale par les tenants de l'ordre bancaire et financier international actuel - ce qui aurait pour résultat la destruction de la planète en terme biologique autant qu'économique et agro-industriel -, elle réside dans le développement et l'application rapide des meilleures technologies agricoles sur toutes les terres de la planète actuellement en exploitation, mais elle réside surtout dans une politique mondiale d'augmentation constante de la quantité de CO2 disponible dans l'atmosphère !

Les faits incontestables relatés et discutés par les auteurs de co2science vont certainement donner le tournis aux écologistes radicaux dépopulationnistes et autres décarboneurs hystériques, mais ils ne pourront échapper à cette simple vérité : les émissions anthropogéniques de CO2 sont une bénédiction pour la biosphère, pour la biodiversité et pour l'humanité.

   Si seulement cela permettait en plus d'avoir des hivers cléments, ce serait parfait. Héhéhé !

   Ceux qui parlent anglais peuvent consulter www.co2science.org, site très fourni en études et données diverses et documentées sur le sujet. Si, d'ailleurs, il se trouve parmi ces anglophones des traducteurs - même amateurs - qui auraient envie de s'attaquer à l'un ou l'autre des articles de ce site, larecherchedubonheur.com sera enchantée d'offrir son espace à leurs traductions.

Merci à Bamboo de m'avoir signalé ce
document, et bonne lecture.



    « La destruction des habitats est la cause principale d’extinction d’espèces » et « l’humanité est en train de détruire rapidement les habitats les plus riches en espèces… principalement dans les forêts tropicales humides ». C’est avec ces mots que Pimm et Raven (2000) débutent leur commentaire sur l’étude de Myers et al. (2000), qui estiment que 44% de toutes les espèces de plantes vasculaires et 35% de toutes les espèces d’amphibiens, d’oiseaux, de mammifères et de reptiles sont concentrées sur 25 « zones majeures » particulières représentant à peine plus de 1% de la surface des terres émergées du globe. Myers et al. ajoutèrent de plus que ces zones majeures ont déjà perdu 88% de leur végétation originale, constituée principalement d’arbres, et qu’en l’absence d’un accroissement très important des efforts de conservation, il était probable qu’elles perdent encore beaucoup, si ce n’est  l’essentiel, de leur végétation primaire restante dans un futur assez proche.

    Dans leur appel à une augmentation des financements afin de sauver ce qui reste de ces îlots menacés dépositaires d’une grande partie de la biodiversité terrestre, Myers et al. notèrent  que « si l’on laisse se poursuivre cette extinction de masse d’espèces, cela constituerait un problème aux conséquences bien plus durables que n’importe quel autre problème environnemental ». Nous sommes d’accord, car une espèce perdue l’est pour toujours. De plus, Kirchner et Weil (2000) ont calculé à la même période qu’il faut plus de dix millions d’années pour que des espèces quelque peu analogues à celles perdues réapparaissent sur la scène. En conséquence, ils concluent que « les extinctions anthropogéniques actuelles diminueront la biodiversité pour les millions d’an
nées à venir ».

    Clairement, il apparaît que le grand problème auquel la biosphère fait face, le spectre étendant son ombre lugubre sur la surface de la Terre, est la menace d’extinction massive d’espèces. Comme le disent Myers et al. dans leur conclusion, « C’est ce que nous ferons (ou ne ferons pas) dans les prochaines décades qui va déterminer à long terme un aspect vital de la biosphère : son abondance et diversité d’espèces ». Et comme nous (Idso et Idso, 2000) l’avons écrit à l’époque, l’augmentation continue de la concentration atmosphérique de CO2 « pourrait bien être le meilleur allié que nous puissions jamais avoir dans cette bataille afin de sauver la biodiversité planétaire ». Donc, de quelle manière pourrait-il l'être ?

    Examinons la conclusion de Pimm et Raven. Ils déclarent qu’ « à moins que les grandes surfaces restantes de forêts tropicales humides ne soient aussi protégées, l’extinction des espèces qui sont encore très répandues devrait rapidement dépasser celle des espèces des zones majeures dans les années à venir ». Ce fait amena Andrew Lee, du Fond Mondial pour la Nature, a déclarer : « nous voulons sauver les espèces de tous les écosystèmes » (Pearce, 2000). Ceci signifie que
ce qui doit être fait dépasse de loin la simple protection des zones majeures, pour sauver ce qui peut encore l’être de la biodiversité planétaire, et que cela doit être fait maintenant. Et c’est ici que les émissions anthropogéniques de CO2 entre dans l’équation de la préservation de la biodiversité.

    Dans une étude capitale des interactions plantes-animaux de 51 écosystèmes terrestres, McNaughton et al. (1989) ont découvert que la croissance de la biomasse des animaux herbivores est fortement fonction de la production primaire de surface. De même, dans une étude sur 22 écosystèmes aquatiques, Cyr et Pace (1993)
ont découvert que la biomasse herbivore des habitats aqueux augmente aussi en fonction de l’augmentation de la productivité végétale. Par conséquent, il est abondamment établi qu’une productivité accrue des plantes – terrestres et végétales – produit de plus grandes populations de plantes, ainsi que d’animaux qui s’en nourrissent, ce qui devrait donc conduire à une plus grande biodiversité des écosystèmes, puisque chaque espèce de plante et d’animal doit maintenir une certaine « biomasse critique » pour garantir son identité spécifique et assurer sa viabilité à long-terme.

    Les observations du monde de la nature ont confirmé maintes fois la validité de cette relation. Par exemple, dans une étude sur les plantes vasculaires de 94 écosystèmes terrestres répartis sur tout le globe, Schneider et Rey-Benayas (1994) ont montré que la richesse en espèce des écosystèmes est bien plus positivement corrélée à la productivité de ces écosystèmes qu’elle ne l’est à quoique ce soit d’autre. Il s’ensuit aisément que tout ce qui améliore la productivité des écosystèmes améliorera aussi leur biodiversité ; et c’est ce que l’enrichissement atmosphérique en CO2 fait le mieux, comme cela a été démontré
dans des milliers de laboratoires et d’expériences de terrain.

    Vu sous cette lumière, la croissance actuelle de la proportion de CO2 apparaît comme un bienfait encore ignoré. Son action de fertilisation aérienne fournit un très nécessaire soutien à la vitalité de la végétation, base énergétique de tous les écosystèmes ; et les niveaux accrus de production primaire que le niveau croissant de CO2 induit dans les plantes terrestres – et particulièrement dans les arbres (Idso, 1999) – fournissent les bases pour de plus grandes populations d’herbivores et de carnivores jusqu’aux niveaux les plus élevés des multiples chaînes alimentaires de la planète. Ces croissances du nombre d’individus végétaux et animaux sont ce qui les aide à maintenir la viabilité de leurs espèces respectives.

    Évidemment, d'
autres mesures pour préserver la biodiversité terrestre doivent être prises, outre de permettre à la croissance du taux de CO2 de continuer. Il est également évident que tous ce qui peut être mis en oeuvre par l'homme, doit l'être ; car même prises dans leur ensemble, ces mesures seront insuffisantes et arriveront trop tard pour plusieurs espèces, qui ne seront bientôt plus que des souvenirs (Da Silva et Tabarelli, 2000 ; Pimm et Raven, 2000). La poursuite de l’enrichissement de l’atmosphère en CO2 doit par conséquent jouer un rôle majeur dans notre croisade pour sauver les formes de vies qui sont actuellement en danger ; et sous cet angle, le bénéfice reconnu pour la biodiversité d’une hausse continue de la proportion de CO2 atmosphérique pèse bien plus lourd que la spéculation selon laquelle une concentration plus élevée en CO2 pourrait produire un réchauffement mondial significatif dans les décennies à venir.

    Quelle surface terrestre peut être é
pargnée par dix milliard d’hommes, au bénéfice de la nature ? Cette question a été posée par Waggoner (1995) dans le titre d’un essai sur la tension dynamique qui existe entre le besoin de terres nécessaire aux entreprises agricoles qui soutiennent la population humaine et celui nécessaire aux écosystèmes qui soutiennent toutes les autres créatures. Comme l’ont noté Huang et al. (2002), les populations humaines « ont empiété sur presque toutes les frontières du monde, ne laissant pratiquement plus de terres cultivables ». En conséquence de l’usurpation actuelle de cette ressource naturelle la plus fondamentale, Raven (2000) a remarqué que « les relations entre les surfaces nécessaires aux espèces, examinées globalement en rapport avec la destruction des habitats, mènent à des projections de pertes de plus des deux tiers de toutes les espèces terrestres d’ici la fin du siècle ».

    Le problème le plus important auquel est confrontée la biosphère est probablement celui-ci : une seule espèce vivante, Homo Sapiens, est en voie d’annihiler complètement plus des deux tiers des dix millions et plus d’espèces avec lesquelles nous partageons cette planète, d’ici la fin du siècle, en s’emparant tout simplement de leurs terres. Le réchauffement global, en comparaison, semble bénin. Son impact n’est nulle part aussi sévère, il est même possible qu’il soit nul voire positif. De plus, ses causes fondamentales sont toujours très disputées ; et les actions en vue de le stopper sont bien plus difficiles, voire impossibles, à définir autant qu’à mettre en œuvre. Qui plus est, ce que beaucoup de gens croient être la cause du réchauffement global, c.à.d. les émissions anthropogéniques de CO2, pourrait
être en fait une puissante force vouée à la préservation des terres au profit de la nature.

    Quelles
sont les parties du monde susceptibles d’être les plus durement frappées par la machine humaine à dévorer la terre ? Tilman et al. (2001) remarquent qu’en fait, les pays développés sont sur le point de soustraire à l’agriculture de larges surfaces terrestres au cours des cinquante prochaines années, en laissant presque entièrement aux pays en voie de  développement la charge toujours croissante de nourrir notre espèce en expansion. De plus, ils calculent que les pertes des écosystèmes naturels de ces pays au profit des cultures et de l’élevage totaliseront à peu près la moitié de toutes les terres exploitables restantes, ce qui « pourrait mener à la disparition de près d’un tiers des forêts tempérées et tropicales, des savanes et des prairies restantes », et des espèces spécifiques qu’elles supportent.

    Que faut-il faire pour atténuer cette sombre situation ? Dans une analyse ultérieure, Tilman et al. (2002) introduisent quelques faits supplémentaires avant de proposer des solutions. Ils remarquent, par exemple, que d’ici 2050 la population humaine aura augmenté de 50% par rapport à ce qu’elle était au début de ce siècle, et que la demande en grain pourrait fort bien doubler, en raison d’une hausse probable des revenus réels par tête et des modifications diététiques se traduisant par une augmentation de la proportion carnée dans l’alimentation. Ils ne disent donc rien d’autre que l’évidence lorsqu’ils concluent que « l’augmentation des rendements des terres agricoles existantes est essentielle pour ‘épargner des terres au profit de la nature’ ».

    Comment arriver à cela ? Tilman et al. (2002) suggèrent une stratégie organisée autour de trois tâches essentielles : 1) accroître le rendement des cultures par unité de surface terrestre ; 2) accroître le rendement des cultures par unité de nutriment appliqué ; 3) accroître le rendement des cultures par unité d’eau utilisée.

    Eu égard à la première condition, Tilman et al. remarquent que, dans plusieurs régions du monde, le taux de croissance historique des rendements agricoles est déclinant, le plafond génétique de rendement maximal étant sur le point d’être atteint. Cette observation, disent-ils, « souligne le besoin d’efforts pour augmenter constamment la limite du potentiel de rendement ». Eu égard à la seconde condition, ils notent que « sans l’utilisation de fertilisants synthétiques, la production mondiale de nourriture n’aurait pas conservé le taux de croissance qu’elle a connu, et il aurait fallu convertir à
l’agriculture des écosystèmes naturels supplémentaires ». Pour eux, la solution ultime « nécessitera des augmentations significatives dans l’efficacité de l’usage des nutriments, c’est-à-dire une meilleure utilisation de l’azote et du phosphore ajoutés pour la production de céréales», et ainsi de suite. Enfin, eu égard à la troisième condition, Tilman et al. notent que « l’eau est rare dans certaines régions », et que « de nombreux pays situés dans une bande courant de la Chine jusqu’à l’Afrique du Nord, par l’Inde, le Pakistan, et le Moyen-Orient, vont se trouver, si ce n’est pas déjà le cas, dans une situation d’insuffisance des ressources en eau adéquates au maintien de la production alimentaire par tête à partir des sols irrigués ». Accroître l’efficacité de l’utilisation de l’eau par les cultures est aussi, par conséquent, une condition sine qua non.

    Bien que la menace de crise biologique et plusieurs éléments importants de sa solution soient ainsi correctement définis, Tilman et al. (2001) soulignent que « même le déploiement complet des meilleures technologies disponibles ne peut réussir à prévenir un grand nombre des problèmes prévus ». C'est aussi la conclusion de l’étude de Idso et Idso (2000), qui – bien que reconnaissant que « les avancées attendues en technologies agricoles et en compétences augmenteront de manière significative le potentiel de production alimentaire de nombreux pays et régions » – remarquent que ces avancées « n’augmenteront pas assez rapidement  la production pour répondre à la demande d’une population planétaire augmentant encore plus vite ».

    Heureusement, nous avons
dans la hausse continue du taux de CO2 atmosphérique un puissant allié, qui peut nous fournir ce qui nous manque. Puisque le CO2 atmosphérique est « l’aliment » fondamental de pratiquement toutes les plantes terrestres, plus il y en a dans l’air, plus les plantes croissent et prospèrent. Pour un doublement de la concentration aérienne en CO2, par exemple, la productivité des plantes herbacées augmente de 30 à 50% (Kimball, 1983 ; Idso et Idso, 1994), alors que celle des plantes ligneuses (arbres ndt.) atteint de 50 à 80% (Saxe et al., 1998 ; Iso et Kimball, 2001). En fait, depuis la révolution industrielle, nous avons calculé, sur la base des travaux de Mayeux et al. (1997) et d’Idso et Idso (2000), que l’augmentation de 100 ppm de la concentration atmosphérique de CO2, qui a été causée par la combustion historique des combustibles fossiles, a vraisemblablement causé une croissance de la production agricole par unité de surface cultivée de 70% pour les céréales C3, 28% pour les céréales C4, 33% pour les fruits et les melons, 62% pour les légumineuses, 67% pour les racines et les tubercules, et 51% pour les légumes verts. Par conséquent, tant que la quantité de CO2 aérien continue d’augmenter, l’efficacité de l’utilisation des sols agricoles de la planète augmentera avec elle. De plus, l’enrichissement atmosphérique en CO2 accroît systématiquement l’efficacité de la plante à utiliser les nutriments et l’eau. Conséquemment, en regard de ces trois besoins majeurs remarqués par Tilman et al. (2002), la croissance en CO2 se traduit par d’immenses profits, en aidant à accroître les rendements agricoles tout en évitant d’enlever de nouvelles terres à la nature.

    Il apparaît donc que l’extinction de deux-tiers des espèces de plantes et d’animaux de la surface de la terre est pour l’essentiel assurée d’ici la fin du siècle, si les rendements agricoles mondiaux ne sont pas significativement accrus d’ici là. Cette conséquence incommensurable se produira parce que nous aurons besoin de plus de terres pour produire ce dont nous avons besoin et, en l’absence de la nécessaire croissance de productivité, parce que nous nous contenterons de prendre des terres à la nature pour rester en vie. C’est aussi la conclusion de scientifiques ayant étudié ce problème en profondeur : l’accroissement nécessaire de la productivité agricole est impossible, même en anticipant les améliorations technologiques et des compétences. Cependant, avec l’aide d’une augmentation continue de la proportion de CO2 dans l’air, Idso et Idso (2000) ont montré que nous devrions être capables – de justesse – de satisfaire nos besoins alimentaires croissants, sans pour cela chasser de la scène le monde naturel.

    Que certaines forces continuent à résister à cette réalité est véritablement incroyable. Plus de CO2 signifie Vie pour la planète ; moins de CO2, Mort… et pas seulement la mort d’individus, mais la mort d’espèces entières. Et permettre, non, causer l’extinction de millions d’uniques et irremplaçables espèces, est purement immoral.

    Nous autres humains, en tant qu’intendants de la Terre, devons mettre nos sciences et nos priorités au clair. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour préserver la nature en aidant à nourrir l’humanité ; et pour réussir, nous devons permettre au CO2 atmosphérique de continuer d’augmenter. Toutes les politiques allant à l'encontre de cet objectif sont par conséquent immorales et obscènes.

   
Ceballos et al. (2005), dans un autre document se penchant sur la question de l’usage des terres et des extinctions animales paru dans Science, ont conduit « un examen mondial de la répartition des mammifères afin d’évaluer les priorités de conservations sur les bases de (i) l’étendue de répartition, (ii) les caractéristiques globales de la richesse en espèce, (iii) l’endémisme politique (c.à.d. la proportion d’espèce restreintes à un seul pays), (iv) la surface minimum requise pour conserver une population ou 10% de la variété du total des espèces, et (v) les conflits de conservations dans les aires prioritaires ». Dans le courant de leurs analyses, les cinq scientifiques ont découvert qu’environ un cinquième de toutes les espèces mammifères du monde était menacé d’extinction, et que la préservation de 10% de la variété des espèces nécessiterait 11% des surfaces non-gelées. Ils ont trouvé aussi que 80% des surfaces terrestres spécifiques en question avaient été affectées à un degré ou à un autre par l’agriculture, dont 20% qui avaient perdues entre 26 et 100% de leur végétation naturelle au profit de l’agriculture.

    Cette perte de terres paraît être la plus importante des menaces à la survie des mammifères terrestres ; et dans la même édition de Science, Foley et al. (2005) rapportent que « les activités humaines s’approprient actuellement entre un tiers et la moitié de la production globale des écosystèmes ». D’autres scientifiques sont arrivés à la même conclusion en ce qui concerne la terre (Tilman et al., 2001, 2002) et l’eau (Wallace, 2000) ; par exemple Green et al. (2005), qui se demandent comment l’humanité va répondre au doublement ou triplement de la demande alimentaire qui existera en 2050 sans usurper toutes les terres actuellement à la disposition de ce qu'ils appellent « la nature sauvage ».

    La seule réponse à cette question qui se profile est qu’après que l’homme aura fait tout ce qu’il a pu pour devenir plus efficace et productif dans le domaine agricole, il sera malgré tout en dessous de la capacité de production qui sera requise en 2050, et il devra s’appuyer sur les effets de fertilisation aérienne et de conservation de l’eau (anti-transpiration) de la hausse continue de la quantité de CO2 dans l’air pour combler la différence (Idso et Idso, 2000), de manière à préserver quelques terres (ce qui au mieux ne sera pas énorme) à la disposition des plantes sauvages et des espèces animales. En conséquence, si l’on ne permet pas que les émissions anthropogéniques de CO2 poursuivent la course qui leur est dictée par l’évolution naturelle du développement technologique, c.à.d. si nous légiférons sur la réduction des émissions de CO2 anthropogéniques que les environnementalistes radicaux veulent voir mises en œuvre, la plupart des espèces animales sauvages n’auront plus que quelques dizaines d'années à vivre avant que leurs derniers représentants aient eu assez de chance pour être emprisonnés dans des zoos, les mammifères étant les premiers menacés.

    L
’étude de Schipper et al. (2008) fournit des preuves supplémentaires du danger qui pèse sur les mammifères terrestres. Dans ce rapport – signé par 130 chercheurs utilisant des données compilées par 1700 experts sur le terrain ils présentent « le résultat de l’estimation la plus complète à ce jours sur l’état de préservation et la répartition des mammifères mondiaux, recouvrant les 5 487 espèces sauvages existantes connues, depuis l’an 1500 ».

    Qu'ont-ils découvert ?

    Premièrement, ils ont déterminé que 25% des mammifères, pour lesquels des données sont disponibles, sont menacées d’extinction ; le pourcentage des mammifères marins grimpant lui à 36%. Ces chiffres prennent en compte 188 espèces confrontées à ce qu’ils appellent « une très haute probabilité d’extinction », et 29 espèces pour lesquelles « il est probablement déjà trop tard ».

    Quelles en sont les causes principales
?

    L’équipe internationale d’experts déclare que « mondialement, les pertes et dégradations d’habitats (affectant 40% des espèces étudiées) ainsi que leur exploitation (chasse et cueillette de nourriture, médecine, carburants et matériaux, qui en affectent 17%) sont de loin la menace principale pour les mammifères [terrestres] ». En ce qui concerne les mammifères marins, cependant, ils déclarent que « la menace dominante est la mortalité accidentelle (qui frappe 78% des espèces), en particulier à cause des captures involontaires de pêcheries et des collisions avec des navires », alors que « la pollution (60% des espèces) est la seconde menace la plus importante ».

    Quel est le facteur essentiel permettant de maintenir la richesse des espèces mammifères et d'en prévenir les extinctions ?

    Comme il est dit dans la présentation de la table des matières de l’article, l’évaluation détaillée des 130 chercheurs « montre que la productivité primaire contrôle la richesse de la variété d’espèces sur terre comme dans les mers », et les auteurs écrivent dans l’article que « comme pour les espèces terrestres, la richesse marine semble associée à la productivité primaire », notant qu’ « alors que la richesse de la variété des espèces terrestres est à son maximum autour de l’équateur, celle des espèces marines le trouve autour des 40ème parallèles nord et sud, qui sont les régions de haute productivité océanique ».

    Schipper et al. concluent leur étude en déclarant que leurs résultats « peignent un sombre tableau de la situation globale des mammifères dans le monde ». Et c’est le cas, en effet. Cependant, nous pouvons réduire les pertes et dégradations des habitats terrestres et des animaux qui en dépendent, ainsi que les accidents et pollutions maritimes, à la seule condition que nous nous y engagions vraiment. D’un autre côté, tenter d’empêcher de catastrophiques extinctions de mammifères en tentant de changer le climat mondial – comme le prétendent Al Gore, James Hansen et d’autres, en réduisant les émissions de CO2 – est pire même que de prendre ses désirs pour des réalités, car cela est tout simplement impossible. Qui plus est, il se trouve des milliers d’études expérimentales pour témoigner solennellement du fait que l’enrichissement atmosphérique en CO2 augmente de manière significative la productivité primaire, tant sur terre qu’en mer ; et ce phénomène est la plus grande force connue à ce jour, pour maintenir la richesse des espèces mammifères.

    À l’évidence, la combinaison des éléments de la solution à ce problème – protéger les habitats des mammifères de la destruction, de la dégradation et de la pollution, tout en réduisant les ponctions volontaires ou accidentelles sur les populations animales, et permettre à la concentration atmosphérique en CO2 de poursuivre sa croissance historique sans contrainte – est le seul réel espoir de sauver ce qui reste encore des mammifères terrestres en danger.

    En un triste addendum à ces observations, Sir John Houghton, ex-membres du GIEC, s’est récemment fait l’apôtre d’une « très forte croissance des sources d’énergie renouvelables », parmi lesquelles il liste en seconde place la biomasse (après le solaire), et la déclare un impératif moral, tentant ainsi de faire croire aux gens qu’ils rendraient service à l’humanité (et par là même accompliraient la volonté de Dieu) en cultivant des plantes dans le but de produire de grandes quantités de biocarburants, afin de remplacer une partie des carburants fossiles. Il n’est pas cependant plus grande erreur que cette croisade, comme l’indiquent les réflexions exprimées dans un éditorial de Science par Borlaug (2007), qui apportent des éclaircissements supplémentaires à l’affaire.

    Borlaug commence son mini-traité intitulé Comment nourrir un monde affamé en notant que « quelques 800 millions de personnes connaissent des disettes chroniques et/ou transitoires chaque année », et qu’ « au cours des 50 prochaines années, nous allons faire face à l’impressionnante tâche de nourrir 3,5 milliards de personnes supplémentaires, dont la plupart vivront dans la pauvreté ».

    Faisant un petit retour sur l’histoire, le père de la révolution verte relate comment, « sur une période de quarante années, la proportion de gens souffrant de la faim dans le monde est passée de 60% en 1960 à 17% en 2000 », principalement en raison de l’efficacité du mouvement dont il a été l’initiateur-clé. Si ce mouvement avait échoué, dit-il, il aurait été nécessaire de convertir à la production agricole des territoires aux environnements fragiles, et « l’érosion des sols, les disparitions de forêts et de prairies, la réduction de la biodiversité et les extinctions d’espèces sauvages » résultantes « auraient été désastreuses ». Cette même perspective est ce qui menace le monde de demain, si le projet de Sir John Houghton est mis œuvre.

    Borlaug remarque par exemple que, « dans le futur prévisible, les plantes – en particulier les céréales – vont continuer à fournir l’essentiel de la demande alimentaire croissante, tant pour l’alimentation humaine directe que pour l’alimentation du bétail nécessaire à la satisfaction de la demande en croissance rapide de viande dans les pays nouvellement industrialisés ». Il déclare en fait que « la demande en céréales va probablement croître de 50% dans les 20 prochaines années, et nous devrons produire des récoltes encore plus grandes si l'on détourne le grain pour en faire des biocarburants ».

    Soulignant que la plupart des augmentations de production de nourriture « devront provenir de terres déjà en exploitation », et que « 70% des captations d’eau mondiales sont consacrés à l’irrigation des terres agricoles », les constats de Borlaug impliquent que l’efficacité de l’utilisation de l’eau par les cultures (la biomasse produite par unité d’eau utilisée) devra être massivement augmentée, si nous espérons pouvoir répondre aux besoins alimentaires futur de l’humanité, sans créer les conséquences désastreuses qu’il signale ci-dessus ; et il devrait être évident à tous, sauf à ceux qui s’aveuglent obstinément, que cette nécessité ne peut être remplie que si les biocarburants sont chassés de la photo, et que la fertilisation aérienne et les effets anti-transpiration de l’enrichissement atmosphérique en CO2 sont le futur.

    Bien que Borlaug prenne note que le croisement conventionnel de plantes, les améliorations dans la gestion des cultures, du travail des sols, de la fertilisation, de la protection contre les mauvaises herbes et les parasites, aussi bien que l’ingénierie génétique, aideront dans ce but de manière significative, nous aurons très probablement besoin, en plus, du bénéfice des effets secondaires biologiques de la hausse concomitante de la concentration atmosphérique en CO2. Sans eux, pour reprendre une phrase effrayante de Borlaug, « les efforts pour stopper la pauvreté mondiale arriveront à un blocage », et l’essentiel de la nature n’existera plus.

    Enfin, dans un long texte titré Energie, nourriture et terre – les pièges écologiques qui attendent l’humanité,  Haber (2007) soutient que l’énergie, la nourriture et la terre sont les principales ressources requises par les sociétés humaines contemporaines, et que «  la question décisive est celle de la terre, dont la rareté croissante est complètement sous-estimée ».

    Développant sur ce thème, Haber écrit que le piège énergétique est « constitué par une sorte de retour aux sources d’énergies renouvelables, pour lesquelles nous avons besoin de vastes étendues de terres, qui pourtant se raréfient » ; que le piège alimentaire est « constitué par une augmentation de l’utilisation et des besoins de terres arables et de pâturages dotés de sols appropriés » ; et que le piège territorial est « constitué par le besoin de terres pour des usages industrialo-urbains, de transports, d’extraction de matériaux, stockage de déchets, mais aussi pour les repos, les loisirs et la préservation de la nature ». Tous ces besoins, continue-t-il, « sont en compétition pour la terre ». Et les bons sols, ajoute-t-il, en deviennent « plus rare que jamais… plus rares que le charbon, le pétrole ou l’uranium ».

    Comme si cela ne suffisait pas, Haber remarque que « nous nous préoccupons de combattre le changement climatique et la perte de biodiversité », et que ce sont « des problèmes mineurs auxquels nous pourrions nous adapter, même difficilement ». En fait, il affirme que « leur résolution ne pourra qu’échouer si nous sommes pris dans les pièges interdépendants de la rareté énergétique, alimentaire et territoriale », qui nous menacent d’ici quelques dizaines d’années seulement.

    « La terre et les sols doivent être préservés, maintenus, entretenus, [et] utilisés correctement, sur la base d’informations, de contrôles, de planifications et d’organisations écologiques fiables ». Nous sommes d’accord ; et nous avons signalé que, sous ce rapport, la conversion [de terres ndt] aux biocarburants pour aider à répondre à nos besoins énergétiques résultera en une ponction incommensurable de terres et d’eau sur la nature afin de les produire, et que la simple tâche de produire suffisamment de récoltes pour satisfaire les besoins alimentaires de la population mondiale de 2050 exigera l’utilisation de tellement plus de terres qu’aujourd’hui, que la disparition d’habitats résultante poussera d’innombrables espèces de plantes et d’animaux à l’extinction.

    Quelle est la solution ? Comme nous l’avons signalé dans nombres d’autres articles sur cette question, elle consiste à laisser croître la proportion de CO2 dans l’air, pendant que les scientifiques et les ingénieurs du monde entier s’occuperont de concevoir les moyens de répondre aux besoins croissants d’énergie de l’humanité sans empiéter sur l’habitat restant de la « nature sauvage ». Nous affirmons cela pour deux raisons. Premièrement, certains des plus importants écologistes sont arrivés à la conclusion que, même avec les améliorations agricoles prévisibles des prochaines décades, il est possible que nous ne soyons toujours pas capable de produire suffisamment de nourriture pour soutenir la population humaine de la planète sans y consacrer de grandes quantités de terres et d’eau actuellement nécessaires à la survie des autres espèces. Deuxièmement, nous avons calculé que l’amélioration des rendements des cultures et de l’efficacité de l’utilisation de l’eau, qui devraient être causés par la hausse attendue de la concentration atmosphérique en CO2 entre aujourd’hui et l’an 2050, devrait être suffisante, à peine, pour nous permettre de faire pousser les récoltes dont nous auront alors besoin sur les terres et avec l’eau que nous utilisons actuellement dans ce but.

    Si nous voulons empêcher l’extinction d’une innombrable quantité d’espèces de plantes et d’animaux, que beaucoup voient se produire dans moins d’un quart de siècle, nous devons suivre un plan d’action qui est congruent avec celui que nous avons souligné ici. Et par-dessus tout, nous ne devons jamais oublier que les prochaines décades décideront du destin de la biosphère pour les millions d’années à venir. Soyons bien sûr, par conséquent, de ne pas « mordre la main qui nous nourrit » - et qui nourrit aussi le reste de la biosphère – avant de mettre en œuvre des mesures de réduction des émissions anthropogéniques de CO2 dans l’atmosphère, celles-ci étant favorables à la vie et à la préservation des espèces.



References
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Last updated 6 January 2010
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17 août 2009 1 17 /08 /août /2009 17:15
   Fusion était une revue d'épistémologie et d'histoire des sciences, qui avait une approche originale. La revue entendait redonner le goût de la science et du progrès technologique. Fusion était, à l'origine, la publication d'une association, la Fondation pour l'Energie de Fusion (FEF), créée en 1974 par Lyndon LaRouche, économiste et homme politique américain, avec plusieurs autres scientifiques. La FEF est née au moment où les grands programmes technologiques américains (le programme spatial, mais aussi le programme de recherche sur la fusion nucléaire) commençaient à subir de fortes réductions budgétaires. Elle est née également peu de temps après la publication des rapports du Club de Rome, Halte à la Croissance, et La bombe de la démographie, qui répandaient dans la population un nouveau pessimisme culturel, s'inspirant des « luddites » briseurs de machines dans l'Angleterre du XIXe siècle. Les intérêts financiers qui contrôlaient le Club de Rome lancèrent une idéologie malthusienne et post-industrielle afin de briser le développement économique du tiers-monde. Cela représentait une menace insupportable pour leur pouvoir, basé sur la rente financière et le contrôle des matières premières.

   La génération issue de mai 68, victime de cette propagande, est aujourd'hui aux postes de commande. Le dénigrement systématique de l'action transformatrice de l'homme sur l'univers est l'une des facettes du pessimisme culturel de cette génération. Elle promeut une vision idéologique et irréaliste du monde, à une époque où, en France, l'agriculture et l'industrie n'ont jamais été aussi sûres et aussi peu polluantes.

   Fusion entendait être un instrument d'éducation civique contre cette propagande pessimiste. Fusion s'attachait également à redonner un sens de la découverte, de la véritable méthode scientifique, la méthode expérimentale et de l'hypothèse, associée aux grands penseurs comme Platon, Nicolas de Cues, Gottfried Leibniz, Johannes Kepler, Pierre Fermat, André Marie Ampère, Carl Gauss, Bernhard Riemann, Claude Bernard et Louis de Broglie. C'était aussi un magazine unique en son genre, traquant les dogmes établis et les axiomes sous-jacents à toute forme de pensée fossilisée. Rares étaient ceux qui osaient remettre en question des vaches sacrées comme Descartes, Newton, Maxwell, Auguste Comte, Niels Bohr, ou Prigogine. Fusion se voulait un espace de liberté pour la présentation d'idées scientifiques nouvelles, aujourd'hui trop souvent corsetées par des journaux scientifiques de plus en plus dogmatiques.

    Fusion enfin,  cherchait à faire revivre, notamment auprès d'un public de jeunes adultes, le cheminement des grands révolutionnaires de l'histoire des sciences, en prenant le temps de se plonger dans leur démarche philosophique et en se familiarisant avec leur vision de l'homme et de l'univers. Pour partager avec eux la joie profonde de la découverte…

   Vous retrouverez dans les archives cet esprit de Fusion, que j'espère vous propagerez.
   Bonne lecture.

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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 21:48
   La famille des anciens collaborateurs de la revue Fusion vient d'apprendre la disparition de l'un de ses plus anciens et fidèles compagnons.

   Philippe Jamet est mort.

   Il semble qu'il ait succombé à la rupture d'un anévrisme cardiaque le samedi 4 juillet ou le dimanche 5 juillet, mais sa mort n'a pu être constatée que le mardi 7 juillet, après que les autorités aient été averties par une amie proche inquiète de sa disparition.

   Philippe était un enthousiaste du progrès humain, et avait pris à coeur de lutter contre le pessimisme anti-technologie en aidant les lecteurs à regarder vers les étoiles, les planètes, et l'avenir qui nous y attend.
   Il a ainsi honoré la revue Fusion de nombreux articles et rapports sur les progrès de l'exploration spatiale, sur la nécessité de la colonisation de la Lune et de Mars - voire de Titan -, sur les vertus économiques et sociales de grands programmes spatiaux, sur l'histoire de la conquête spatiale.

   En sa mémoire, j'ai rassemblé ci-dessous tous les textes de Philippe paru dans les revues Fusion déjà en ligne sur ce site, du n°63 au n°112.

   Repose en paix, compagnon.


F61-5 - Vers l'agonie de la cosmologie standard ? - Philippe Jamet

F62-7 - Ariane 5 et le vol habité - Philippe Jamet

F63-2 - Faire renaître la vie sur Mars - Philippe Jamet

F65.7 - Sonde Huyghens : percer les mystères de Titan - Philippe Jamet

F67.6 - Entretien avec Roger-Maurice Bonnet, directeur de la division Programmes scientifiques de l'ESA - Emmanuel Grenier, Philippe Jamet
F67.7 - Le programme spatial russe, victime de la "thérapie de choc" - Philippe Jamet

F79.4 - XMM, sonder les mystères de l'univers en X - Philippe Jamet

F80.3 - Sondes Cluster II. Les étranges relations Terre-Soleil - Philippe Jamet

F81.4 - ISO bouleverse nos connaissances en astrophysique - Philippe Jamet

F83.5 - Mission Rosetta. L'Europe va débarquer sur une comète ! - Philippe Jamet

F85.4 - Station spatiale. Pourquoi il faut la défendre - Philippe Jamet

F86.3 - XMM. Premiers résultats étonnants - Philippe Jamet

F88.6 - Objectif retour sur la Lune - Philippe Jamet

F89.5 - Colonisation de la Lune. De la nécessité d'une bonne stratégie - Philippe Jamet

F90.5 - Smart I, une sonde européenne en route pour la Lune - Philippe Jamet

F91.3 - Soho et Cluster, voyage au coeur des relations Terre-Soleil - Philippe Jamet

F92.7 - Integral, fleuron de l'astronomie gamma - Philippe Jamet

F93.4 - La Chine dans la cour des grands - Philippe Jamet

F94.5 - Le périple de Galileo dans le système jovien - Philippe Jamet

F95.8 - Chine, une puissance spatiale est née - Philippe Jamet

F96.3 - Mars Express. A la recherche de l'eau disparue - Philippe Jamet

F100.7 - Le projet spatial de George Bush est-il sérieux ?- Philippe Jamet

F101.6 - Nouvelles perspectives pour le nucléaire spatial - Philippe Jamet

F103.7 - Propulsion nucléaire, la route ouverte vers Mars ! - Philippe Jamet

F105.6 - Sonde Mars express. De la vie sur Mars - Philippe Jamet

F106.9 - Un pari audacieux, la propulsion spatiale par fusion - Philippe Jamet

F107.6 - Navette américaine. Histoire d'une dérive - Philippe Jamet

F108.9 - Avion spatial Hermès, histoire d'un manque de volonté politique - Philippe Jamet

F109.4 - Le temps est venu de retourner sur la Lune - Philippe Jamet

F110.4 - Industrialisation lunaire, les moyens à mettre en oeuvre - Philippe Jamet

F112.3 - La conquête de l'espace et la croissance économique - Philippe Jamet

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