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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 07:25

Merci à Pascale de m'avoir signalé ce bon article sur Sarkozy (très inquiétant).

Source: Le monde (18-04-07)


Extrait de l'article, "L'eugénisme au service du libéralisme", par Jacques Testart

Avant de s'illustrer récemment dans la rubrique "eugénisme" en affirmant le caractère inné de certains troubles de conduite, Nicolas Sarkozy affichait son ostracisme à l'égard des immigrés. Pourtant, ce serait une erreur de croire que Sarkozy est d'abord raciste, il est viscéralement ultra-libéral. Là où les attardés de la France profonde s'entêtent à séparer le bon sang du sang étranger, Sarkozy, porte-parole de la "droite décomplexée", ne juge les hommes que par leur utilité. Sa loi relative à l'immigration et à l'intégration promulgue l'étiquetage de produits humains venus d'ailleurs, parce qu'il est de bonne pratique économique de qualifier les ingrédients de la machine à produire, afin de valider la planification pour obtenir la compétitivité.
De même, l'égalité des chances et la discrimination positive induiront davantage de concurrence entre de nombreux postulants à l'exploitation, et la carte de séjour temporaire indiquant la raison retenue pour importer chaque étranger est une façon enfin sérieuse de gérer le capital humain : les scientifiques ou footballeurs acceptés à l'import dans la case "compétences et talents" mériteront bien une carte de trois ans renouvelable "pour le développement et le rayonnement de la France".
Bien sûr, la stratégie de prise du pouvoir peut aussi amener à faire plaisir aux électeurs sensibles à la démagogie anti-immigrés. Mais ces concessions tactiques cachent la philosophie de libre concurrence qui fonde le projet de société de Sarkozy. Car, au-delà des niaiseries racistes, les carences innées ou acquises sont à risque économique si elles créent des handicaps ou des dysfonctionnements qui entravent la compétitivité (...)

La suite ici

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21 avril 2007 6 21 /04 /avril /2007 03:09
Article rédigé par Laurent Arena


Dans une interview à Libération cette semaine, Claude Allègre a donné la raison (principale) pour laquelle il ne soutient pas Ségolène Royal. Il a déclaré : "Je suis socialiste parce que je crois que le progrès technique et scientifique amène le progrès social."
Voilà tout ce qu'il manque au PS. Cette évidence tellement évidente qu'elle en est oubliée ou pire, combattue par les quadras et quinquas du PS ou d'ailleurs. Faut-il avoir au moins 70 ans (l'âge d'Allègre) pour comprendre cela ? C'est consternant.

Sauf miracle improbable, Ségolène Royal ne gagnera pas cette élection. En tant que sympathisant de gauche, je m'en félicite. Non pas par plaisir de voir Bayrou ou Sarkozy diriger ce pauvre pays bien évidemment, mais parce que j'ose espérer que le PS devra alors affronter une crise existentielle majeure et que les questions fondamentales devront être soulevées. D'où l'"immense" mérite de Claude Allègre d'avoir remis cette évidence sur la table. Oui ! Le progrès scientifique et technique amène le progrès social. Vivre mieux et plus longtemps pour penser mieux et plus longtemps. C'est le sens et l'essence même de toute vie humaine.

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19 avril 2007 4 19 /04 /avril /2007 04:55
Le démographe Emmanuel Todd s’est entretenu avec Jean-Jacques Bourdin le 4 avril sur RMC. Encore une fois il voit juste et ose parler des questions occultées dans la campagne présidentielle: économie, protectionnisme, politique internationale...

Source: Contre Info


Extraits de l'interview:

(...) Les bons sondages d’opinions montrent que les préoccupations fondamentales des français c’est la situation économique, son évolution négative, la pression sur les salaires, la montée des inégalités. Le néolibéralisme, l’ultra libéralisme. Et ce qui est manifeste dans cette campagne c’est que les principaux candidats se sont refusés à affronter la vrai question, qui est celle du libre échange, qui est à la base du mécanisme de la mondialisation, y compris financière.
Dans la mesure où les candidats n’ont pas voulu mettre au coeur de leur programme ces questions économiques, la campagne n’accroche pas. Il y a un phénomène de polarisation qui ne se produit pas.

Q : Vous pensez que la classe moyenne se méfie à son tour, après les classes populaires, de la politique ?
C’est ce que l’on a vu après le dernier référendum. Dans la mesure ou la pression économique s’accentue avec les phénomènes de concurrence mondiaux, comme la chine avec ces 1,3 milliards d’habitants, dans la mesure ou les gens perçoivent de plus en plus l’évolution économique comme une sorte de puits sans fond, bien sûr tout cela va s’accentuer.
Ce que cela va donner au final reste un peu mystérieux. Nous sommes dans une situation très particulière ou il y a des attentes politiques dans le corps électoral, et où l’appareil politique, les responsables se refusent à offrir des solutions.

Q : Que reprochez vous aux quatre grands candidats ?
On peut parler des autres, aussi. Il y a des solutions techniques possibles. Si le problème de la montée des inégalités et de la pression sur les salaires c’est le libre échange, il y a une réponse simple qui est le protectionisme, il ne faut pas être très malin pour s’en rendre compte...
Il n’est pas nécessaire non plus d’être un très grand économiste pour se rendre compte que l’économie française n’est plus à la taille des processus mondiaux, et que le seul protectionisme concevable est d’échelle européenne.

Q : Cela veut dire quoi ? Qu’on sort de l’Euro ?
Au contraire, on protège l’Euro. Parce que bien entendu dans le contexte de libre échange actuel avec les tensions qui commencent à naître entre la France et l’Allemagne ou L’Allemagne et l’Italie l’Euro est très menacé.
Le protectionisme, cela veut dire que l’on a des méthodes tarifaires de protection, de quotas, qui permettent de mettre une partie des activités économiques à l’abri de la pression salariale chinoise ou autre. Cela permet de relancer la demande intèrieure - le protectionisme est un instrument de relance - par la relance de la demande globale, par la montée des salaires. Tout cela est très facile à concevoir, mais il fascinant de voir comment pas seulement les politiques, mais les classes supèrieures, les économistes d’état, bancaires nous disent ...

Q : ... on est dans la globalisation et on ne peut rien faire...
Voila !
Q : Et c’est faux cela ?
Bien évidemment c’est faux. En économie, ce que l’on peut faire, c’est ce que l’on croit possible. Mais si vous avez une classe dirigeante où les 20% du haut de la société qui sont dans une attitude d’abandon, de refus de tenir compte des problèmes et des désirs des 80% restant, on a la situation de crise politique que l’on a.
Quand on analyse la situation sociale ou économique on pense toujours aux gens d’en bas ou du milieu, qui font les frais des ajustements, et qui s’énervent de plus en plus, on le voit dans leurs votes. La dernière présidentielle aussi était un peu détraquée. Mais on a aussi tendance a oublier que la mécanique du libre échange et de la mondialisation c’est aussi des revenus qui augmentent pour les 20% d’en haut. Bientôt cela ne sera plus que les 15%, puis les 10% puis les 5%... La montée des inégalités est un processus sans fin.
On sent aussi en parallèle à la montée de l’exaspération des classes populaires et des classes moyennes, une sorte d’impatience contraire des classes supèrieures, qui supportent de moins en moins cette population qui a encore le droit de s’exprimer par le suffrage universel, et qui n’est pas très obéissante.
Ce qui m’inquiète, c’est que je ne sens pas les classes supèrieures revenir à la raison. Je les vois plutôt dans une logique de confrontation avec la population.

Q : Sont-elles encouragées dans cette confrontation par des discours politiques ou autres ?
Non, moi je parle en sociologue, je ne parle pas de telle ou telle personne. Mais ce que l’on sent, c’est qu’il y a des gens qui s’expriment qui parlent au nom de tout le monde. Il y a les déclinologues qui décrivent la population française comme une bande d’arriérés - alors que moi je les pense plutôt en avance. Il y a un climat. Ce sont des phénomènes d’idéologie, d’attitudes. Ce sont des phénomènes diffus. Il ne s’agit pas de telle ou telle personne. C’est une ambiance dans un milieu. Et là, dans le haut de la société française, il y a une sorte d’ambiance à la fois irresponsable, exapérée, incompréhensive, qui est très très particulière.

Q : Comment interprètez-vous le débat sur l’identité nationale ?
C’est assez classique. Quand on est dans une société qui n’arrive pas à résoudre ses problèmes économiques et où les dirigeants, les candidats, n’arrivent pas ou se refusent à proposer de vraies solutions économiques, la solution c’est la fuite dans la recherche de boucs-émissaires.
Nicolas Sarkozy, quand il a lancé cette thématique d’identité nationale, de ministère de l’immigration, a révélé qu’il n’avait pas de programme économique. Il n’avait pas de solutions économiques convaincantes, donc il lance le pays dans une recherche de boucs-émissaires. C’est assez classique.

Q : Quand il dit travailler plus pour gagner plus, c’est une idée....
Ce sont des mots, et tout le monde sait que c’est bidon.
Q : Pourquoi c’est bidon ?
Tous les gens veulent travailler. On a un gros taux de chômage... ce ne sont que des mots... Ce qui est intéressant c’est la mécanique qu’il fait passer. C’est très dangereux. L’Europe a connu ça avant la guerre de 14, elle a connu cela dans les années trente. Les logiques qui mènent d’une incapacité à affronter une crise économique, à une recherche de bouc-émissaire , que ce soit un pays étranger ennemi, une catégorie minoritaire, des immigrés.
C’est très dangereux. Du point de vue des politiques il semble que ce soit quelque chose qui ne coûte pas cher de parler de l’immigration. Avec les problèmes économiques, on manie des masses d’argent, cela coûte cher. Mais le problème c’est que lorsque l’on agite ces questions identitaires on rique de faire lever des forces absolument monstrueuses que l’on ne peut plus arrêter.
Je ne crois pas la France fondamentalement menacée par le déchainement du racisme. Le "truc" des français, c’est plutot le conflit de classe. Mais je trouve qu’en lançant cette thématique, en remettant la question de l’identité de l’immigration de l’insécurité au centre du débat électoral, Nicolas Sarkozy - que je considérais jusqu’alors comme un personnage plutot ridicule, d’ailleurs je ne pense pas qu’il fera un bon score aux élections - est quand même devenu quelque chose d’important car il a pris le risque de réintroduire dans le débat ces catégories maléfiques d’identité. Cela ne lui profitera pas.

Q : Vous roulez pour un candidat ? Vous êtes dur envers Sarkozy, vous l’avez été envers Royal...
Je ne suis pas partisan, je ne pense pas déclarer ce que vais voter, mais quand on m’entend c’est très clair que je ne vais pas voter Sarkozy, et par voie de conséquence je préfererai, dans les conditions de danger économique et social qui s’annoncent...
Il n’y a pas que Sarkozy. Il y a l’UMP qui est devenue une sorte de monolithe radicalisé, exaspéré. Dans ce genre de contexte, cela serait plus raisonnable d’avoir une Chambre Socialiste qu’une Chambre de droite. Je suis plus interressé par la Chambre que par le président.

Q : Quand vous entendez des français dire "on va s’en aller" si untel ou une-telle est élue, comment réagissez vous?
C’est ridicule. Aussi privilégiés soient-ils, les gens sont possédés par leur culture, autant qu’ils ne possèdent leur argent, et la réalité des classes supérieures françaises, c’est qu’elles parlent en général un anglais exécrable, et seraient tout à fait incapables de vivre agréablement ailleurs qu’en France. Ce sont des bravades.
Il peut y avoir des phénomènes de délocalisation financières, mais la délocalisation des individus, surtout les privilégies est beaucoup plus difficile.

Q : Vous vous interessez beaucoup à l’Iran ? On ne parle pas assez de politique étrangère dans cette campagne...
D’autant plus que l’une des responsabilités fondamentales du Président de la République c’est la politique étrangère, et nous sommes peut-être à la veille de très graves conflits.

Q : Vous dites on diabolise l’Iran, pourquoi ?
Il y a une volonté des USA, ou plutot de l’administration américaine actuelle d’agresser l’Iran. Il y a une volonté de ne pas voir que l’Iran est un pays qui certes a un président peu sympathique, mais je rappelle qu’il est à présent minoritaire dans son pays, puisque l’Iran est un pays ou il y a des élections, ou les forces d’opposition à ce président qui raconte des aneries sur l’holocauste sont très puissantes.
L’Iran c’est un pays qui se modernise- je suis démographe, donc je suis très sensible à ce fait. Les gens ont une vision très décalée de l’Iran. Ils voient des femmes en noir, mais la réalité c’est que les femmes ont deux enfants en Iran comme en France ou aux USA.
C’est un pays qui se modernise, qui est traversé par une tendance démocratique pluraliste très profonde, associée d’ailleurs à l’Islam de variété chiite, et c’est un pays avec lequel il faut être patient. Il faut le reconnaitre comme puissance régionale, et surtout c’est un pays qu’il faut protéger contre une éventuelle agression américaine. Car les USA sont sans cesse en recherche de prétextes pour agresser.
Il est très important pour la France - et c’est un sujet sur lequel les candidats devraient s’exprimer très clairement - de ne pas suivre les USA dans une éventuelle agression contre l’Iran.
(...)

La suite ici
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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 02:42

Un ami (merci Laurent!) me faisait fort justement remarquer que l'affiche de campagne de Ségolène Royal ressemble étrangement à la Joconde de Léonard de Vinci. Stratégie de communication ou pur hasard?

Franchement, je ne la trouve pas très belle, Ségolène. A vous de juger...



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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 01:24
Les investisseurs institutionnels et individuels américains ne parlent plus que de ça. Le sujet domine les conversations dans les bureaux des maisons de courtage, dans les blogs, tout comme les émissions à la radio et à la télévision consacrées aux affaires boursières. Cette nouvelle psychose est le risque de récession via une contagion de la classe moyenne par la crise immobilière frappant le secteur des prêteurs à hauts risques.
La grosse bubulle gonfle et pas qu'aux Etats-Unis. La Chine, la France et l'Angleterre, par exemple sont aussi concernés. Dans une économie de plus en plus virtuelle (genre Second Life), le risque d'explosion est palpable. Evidemment, se sont les plus pauvres qui vont encore en subir les conséquences.
Je vous conseille ce bon blog, La bulle immobilière, qui explique bien ce mécanisme.

A lire aussi: "Une crise du crédit à risque peu probable en Europe" (comprenez: "attention, ça va péter en France aussi"), ici

Et encore: "Première alerte dans le crédit immobilier anglais", ici

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 04:29
Le mardi 20 mars 2007, la veille de l’annonce du départ de Nicolas Sarkozy du Ministère de l’intérieur, à la sortie de l’école, des parents d’élèves et des enfants ont assisté à l’arrestation musclée d’un grand-père d’origine chinoise, suite à un contrôle d’identité dans un café qui jouxte quatre écoles, à l’angle des rues Rampal et du Général Lasalle (Paris).
Cette personne qui s’apprêtait à aller chercher l’un de ses petits-enfants dans une autre école a été arrêtée par un grand nombre de policiers, accompagnés de chiens.
Imaginons la France d'après...

La vidéo ici.

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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 09:14


Une très bonne initiative: Le projet Face2Face consiste à faire des portraits d'Israéliens et de Palestiniens faisant le même métier et de les coller face à face, dans des formats géants, à des endroits inévitables, du côté Israélien et Palestinien.
C'est drôle et cela permet de réfléchir un peu sur l'autre.
Le site, ici.

Je vous conseille la Vidéo du "making-of":


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20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 03:26

A lire, ce bon article sur les machines à voter qui débarquent maintenant en France. De nombreux problèmes de sécurité et de fiabilité se posent face à cette "machine à truquer" qui nous vient tout droit des Etats-Unis (voir aussi la vidéo plus bas).

 

Extraits de l'article de Gilles J. Guglielmi, publié dans Drôle d'En-Droit :

 

(...) il faut savoir que :

1°) les fabricants de machines à voter refusent de divulguer, aux organismes certificateurs, ou au ministère de l’Intérieur, le code source des programmes installés sur les machines.

2°) il est quasi impossible de déceler un bug sur une machine à voter, contrairement à un ordinateur quand il « plante ».

3°) rien ne garantit que le logiciel examiné par les organismes certificateurs lors de la phase d’agrément soit le même que celui réellement installé sur la machine.

4°) un logiciel peut avoir la faculté de s’auto-modifier, par exemple après vérification.

5°) sous condition de relevé des votes enregistrés avant la panne, l’échange standard d’une machine qui s’arrêterait de fonctionner est autorisé en cours de scrutin, rendant ainsi impossible le contrôle effectif de son contenu par les autorités publiques (...)

La suite ici

En bonus, et rien que pour vous, cette mythique vidéo des élections américaines où s'affrontaient Bush et Kerry:


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15 mars 2007 4 15 /03 /mars /2007 08:10
J'apprends ce matin la mort d'une grande dame française, Lucie Aubrac, figure historique de la Résistance et combattante infatigable de la liberté et de la dignité humaine.
Plus de 50 ans après la guerre, elle était toujours aussi consciente et sensible aux maux qui nous entourent. Lucie Aubrac a parcouru la France pour montrer aux plus jeunes que la Résistance ne doit pas se limiter aux périodes de guerre. Résister, refuser, être prêt à monter en première ligne pour défendre sa liberté est un acte de citoyenneté.
Voici un appel lancé par Lucie Aubrac et ses amis du Conseil National de la Résistance, il y a un an à peine:


" CREER, C'EST RESISTER. RESISTER, C'EST CREER " 
 
Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la Libération, nous, vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France Libre (1940-1945), appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie économique, sociale et culturelle. Soixante ans plus tard, le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et soeurs de la Résistance et des nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.
Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la Résistance, non pas au profit de causes partisanes ou instrumentalisées par un quelconque enjeu de pouvoir, mais pour proposer aux générations qui nous succéderont d'accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme, pour que la flamme de la Résistance ne s'éteigne jamais :
Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme du Conseil national de la Résistance (C.N.R.) adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944 : Sécurité sociale et retraites généralisées, contrôle des "féodalités économiques", droit à la culture et à l'éducation pour tous, presse délivrée de l'argent et de la corruption, lois sociales ouvrières et agricoles, etc. Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la Résistance à dépasser les enjeux sectoriels, et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux, et non plus seulement à leurs conséquences, à définir ensemble un nouveau "Programme de Résistance" pour notre siècle, sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, de l'intolérance et de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. Nous n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés, contrairement au programme du Conseil national de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.
Plus que jamais, à ceux et celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection : "Créer, c'est résister. Résister, c'est créer".

Vidéo de l'appel disponible ici.

Signataires : Lucie Aubrac, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Daniel Cordier, Philippe Dechartre, Georges Guingouin, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant et Maurice Voutey.
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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 07:26

Petit rappel:

Ochlocratie (définition de 1847)
Du grec, Ochlos, foule et Kratos, pouvoir
Gouvernement par la foule, la populace, la multitude.
L'ochlocratie est une forme dégénérée de gouvernement dans lequel la masse a tous les pouvoirs et peut imposer tous ses désirs (d'avenir?). C'est le règne des sondages, de l'intérêt particulier, du clientélisme et de la force.


Je n'ai pas la télévision, mais j'ai eu l'occasion de lire des articles et de visionner des extraits de cette fameuse nouvelle émission révolutionnaire, "J'ai une question à vous poser". Au passage, j'en profite pour proposer d'autres titres: "Qu'est-ce que vous ferez pour MOI et mon grillle-pain ?", ou "J'ai un problème avec ma chaudière", ou encore, "Si je vote pour toi, qu'est-ce que tu me donnes?".
Il y a une expression américaine qui donne une bonne idée de cette façon de penser, c'est "single issue". Grosso-modo, ça veut dire qu'on ne s'intéresse qu'à des problèmes particuliers, personnels et coupés du reste du monde. Le Titanic coule, mais je ne pense qu'à mon voisin de cabine qui ronfle.
Dans "J'ai une question à vous poser", c'est exactement la même chose. Les candidats, transformés en super-VRP, répondent rapidement aux questions personnelles des français. C'est une épicerie. Le vieux posera une question sur sa retraite, le cadre sur les 35 heures, la maman sur l'allocation de rentrée scolaire, le jeune sur le chômage, l'africain sur le racisme... On se croirait dans une annexe de la mairie ou de la CAF, où les habitants viennent réclamer une aide quelconque.
" MOI, MOI, MOI! ". Exit l'intérêt général. Exit les problèmes du monde, de l'Europe, de l'Afrique. Exit les questions de paix et de développement. Exit aussi les questions de fond, où on prends le temps de proposer un vrai projet pour tous les français. C'est le règne de l'intérêt particulier, du sondage et du clientélisme.
Notons au passage que les services publics s'efforcent, eux aussi, de suivre ce modèle en créant le même genre d'émission avec un "panel représentatif" de citoyens. Triste évolution.
Quelle image de la politique et quelle médiocrité ! Essayez un instant d'imaginer Jaurès ou de Gaulle dans ce genre d'émission... Pas possible.


Un extrait pour les zozos qui n'ont pas encore vu l'émission (j'ai mis Ségo, mais Sarko c'était pareil):


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