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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 10:58

PRINCIPES DE LA SCIENCE SOCIALE
PAR M. H.-C. CAREY (De Philadelphie)

 

henry_charles_carey.jpg


TRADUITS EN FRANÇAIS PAR MM. SAINT-GERMAIN-LEDUC ET AUG. PLANCHE

  1861

 

 

 

 

CHAPITRE XVIII :

CONTINUATION DU MÊME SUJET.

 

    § 6. — La centralisation et la démoralisation marchent toujours de conserve.


    Plus la circulation du sang est rapide dans le corps humain, plus il y a de tendance à ce que chaque partie arrive à son complet développement, et plus l'action de l'ensemble est harmonieuse. Plus la circulation est languissante, plus le corps est exposé à la maladie et à la mort. Il en est de même à l'égard des corps sociaux. Le mouvement rapide de circulation en Grèce se révéla dans la création de nombreux centres locaux, et dans l'existence de l'esprit d'association appliqué à tous les buts utiles inconnus jusqu'alors ; mais lorsque, plus tard, Athènes s'établit comme centre unique d'un ensemble de villes soumises à sa domination, la rapidité du mouvement de circulation diminua, et bien que la grande cité devînt de jour en jour plus splendide, sa splendeur ne fit que témoigner le développement de la servitude, cause d'une maladie sociale qui devait aboutir à la mort.

    Dans les temps anciens, les îles Britanniques offraient aux regards de nombreux centres locaux, tels que Londres, Édimbourg et Dublin, sièges des Parlements de l'Angleterre, de l'Écosse et de l'Irlande, en même temps que des autorités locales, dans l'étendue des divers royaumes, dirigeaient les affaires des divers comtés entre lesquels ils se divisaient, et des villes et des bourgs nombreux répandus sur leur surface. Ces centres locaux ont disparu successivement ; depuis longtemps Édimbourg et Dublin ne sont plus que des villes de province, et les villes moins importantes ont vu la direction de leurs affaires passer peu à peu entre les mains des commissaires du gouvernement, dirigeant toutes les opérations locales, du sein du Parlement unique d'un royaume immobilisé.

    Cette législature centrale, étant chargée, ainsi qu'elle l'est d'abord, de la décision des questions qui affectent d'une façon vitale les intérêts de milliers d'individus dans l'Inde, puis d'autres questions d'une haute importance pour les populations du Canada, de l'Australie ou des îles Ioniennes, et enfin du règlement des hôtels garnis et du prix des courses de fiacre de Londres, ou de l'entretien des égouts des villes et villages dans toute l'étendue du royaume, il n'y a guère lieu d'être surpris qu'aujourd'hui la législation, ainsi qu'on nous l'apprend, « entraîne avec elle un labeur si pénible que beaucoup de personnes, parfaitement capables sous d'autres rapports de remplir leurs fonctions au sein du Parlement, ne peuvent ni ne veulent l'entreprendre (10). »

    Dans de telles circonstances, il arrive que le Parlement se trouve assiégé par des individus qui sollicitent un chemin de fer, ou d'autres privilèges, dont la concession ne peut s'obtenir qu'à l'aide d'une habileté et d'artifices consommés, grâce à la possession desquels des agents amassent aujourd'hui d'immenses fortunes ; de telle façon que le système des intermédiaires, qui suit constamment le déclin des centres locaux, s'étend ainsi aux affaires de législation. Jusqu'à ce jour, les dépenses préliminaires de la construction des chemins se sont élevées, dit-on, à plus de 100 millions de dollars (500 millions de francs), et l'on peut constater le résultat du système dans l'établissement de puissantes associations « versées dans tous les détours des salles de commissions, et possédant des fonds et des moyens d'influence suffisants pour tous les cas de contestation, qui les rendent pleinement maîtres des terres et des biens, des individus seulement respectables et paisibles et n'ayant que des moyens limités. Car, chercher dix-neuf individus sur vingt, pour s'opposer à une telle corporation dans les litiges si coûteux du Parlement, « c'est là, nous dit-on, une chose complètement inutile, la balance même du droit, ainsi que l'ajoute l'auteur, étant aussi réellement entravée que si dame Justice elle-même n'avait plus les yeux bandés et la faisait pencher suivant le salaire le plus considérable (11). »

    Taudis que l'Inde ou l'Irlande, le Canada ou l'Australie, obtiennent avec peine d'être entendus, les affaires strictement localcs sont presque entièrement négligées. Il arrive, conséquemment, que la direction des affaires du Pays passe peu à peu sous l'autorité des commissions qui sont créées chaque année, remplaçant les autorités locales qui géraient ces affaires antérieurement (12). La centralisation va croissant ainsi de toute part. Tout récemment on a proposé de faire du gouvernement une vaste compagnie d'assurances sur la vie, qui centraliserait entre ses mains toutes les propriétés administrées aujourd'hui par des compagnies de particuliers. Ceci ne serait qu'un pas nouveau dans la route que l'Angleterre parcourt depuis si longtemps. L'existence de ces compagnies, dans les vastes proportions où elles se développent aujourd'hui, est due entièrement à un système erroné, basé sur l'idée des matières premières et du travail à bas prix, système qui immobilise la terre, remplit les maisons de pauvres, et permet à quelques individus, possesseurs d'une grande richesse, de dominer assez les mouvements du trafic pour en écarter tous ceux dont les moyens pécuniaires sont médiocres et qui ne peuvent dépenser des milliards de livres sterling, dans leurs efforts pour anéantir la concurrence à l'intérieur et au dehors.

 

 

 


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