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1 novembre 2004 1 01 /11 /novembre /2004 09:00

 

Franklin Delano ROOSEVELT
Président des États-Unis

 


SUR

LA BONNE VOIE

(ON OUR WAY)


New-Deal-NRA.jpg 

 


Traduit de l'Anglais par
PIERRE DUTRAY

 

1934


Les Éditions
DENOËL ET STEELE
19, rue Amélie, 19
PARIS

 

 

 

 

    CHAPITRE V

    Le Secrétaire du Trésor Woodin, le Conseil de la Banque de Réserve, la « Reconstruction Finance Corporation » et les fonctionnaires du Ministère du Trésor qui travaillaient ferme, fournirent une lourde tâche. On avait procédé à l'examen de toutes les banques du pays, banques nationales et banques d'Etat; la grande majorité avait rouvert ses guichets. Même au Ministère du Trésor nous étions arrivés à bout du difficile problème qui consistait à emprunter suffisamment d'argent pour faire face aux dépenses indispensables de chaque jour, bien que le Trésor fût vide, à tous égards, au moment où nous en avions hérité.

    Les proclamations antérieures du mois de mars avaient engagé tous les détenteurs d'or à rendre leur or aux banques. Au cours de cette période, il va de soi que nous conservions encore l'étalon-or, en ce sens que nos banques pouvaient exporter l'or pour faire face aux demandes de l'étranger.

    Au début d'avril, plusieurs symptômes commencèrent à nous donner des inquiétudes sérieuses sur la réserve d'or des banques des Etats-Unis. Sans doute l'ensemble de l'or accumulé en notre pays suffisait pour couvrir le papier en circulation et pour répondre aux nécessités du crédit. Mais, en même temps, des événements récents nous- avaient fourni de multiples exemples d'évasion soudaine et incontrôlable de l'or, évasion due à la spéculation ou à la crainte. Des Américains, je regrette de le dire, s'inquiétèrent à ce point de l'avenir de leur pays qu'ils se mirent à exporter leur propre capital. D'autres, je regrette également de le dire, crurent que, s'ils convertissaient leur argent en monnaies étrangères en exportant de l'or, ils seraient dans la suite en mesure d'acheter un nombre plus considérable de dollars — sans se soucier de faire pour cela une spéculation contre leur patrie. En Europe, une pression croissante sur nos réserves d'or s'exerçait par des spéculateurs internationaux, par des banques et des personnes qui vendaient des titres américains, achetaient des devises américaines et qui, pour leur compte, exigeaient des paiements or. Il en résultait un accroissement considérable de la réserve or à New-York pour les comptes de l'étranger et probablement pour une réelle exportation. Celle-ci pourrait se monter immédiatement, crûmes-nous, au moins à un demi-milliard de dollars. Si le mouvement progressait, il pourrait bien nous faire perdre un milliard ou même deux milliards de notre réserve d'or. Le fait est que, au cours de la brève suspension de l'embargo sur l'or en avril, nous perdîmes en or cent millions de dollars.

    Ce fut à ce moment que le Secrétaire Woodin et moi décidâmes que le moment était venu d'empêcher toute nouvelle exportation.

    Ce qui fut, réalisé le 20 avril par un décret très important qui déclarait :

 

 

 

    « Jusqu'à nouvel ordre, dans tous les Etats-Unis, la mise en réserve pour le compte de l'étranger et l'exportation de l'or sous forme de monnaie, de lingots ou billets convertibles en or... sont interdites. Le Secrétaire au Trésor pourra toutefois donner des licences d'exportation de monnaie d'or et de lingots

    a) si cet or est mis en réserve ou entreposé pour le compte d'un gouvernement étranger reconnu ou pour une banque étrangère centrale ou la Banque des Règlement Internationaux;

    b) si cet or a été importé pour être réexporté ou s'il s'agit de l'or dont il sera demandé des quantités raisonnables nécessaires au commerce normal des affineurs qui importent des objets qui contiennent de l'or, à condition d'exporter ensuite de l'or;

    c) si cet or est nécessaire pour réaliser tout contrat passé, avant la date dudit décret, par un requérant qui, en conformité avec le décret du 5 avril, a remis de l'or sous forme de monnaie, de lingot ou de billets convertibles en or,

    d) enfin, au cas où le Président le jugerait nécessaire pour opérer des transactions utiles au bien public.

    « Jusqu'à nouvel ordre, le Secrétaire au Trésor a l'autorisation d'enquêter, de réglementer ou d'interdire... toutes transactions en devises étrangères, tous transferts de crédit d'un établissement bancaire à l'intérieur des Etats-Unis... à toute succursale ou bureaux étrangers dudit établissement bancaire ou à toute banque ou banquier étranger, ainsi que l'exportation ou le retrait de monnaie des Etats-Unis... par toute personne, société, association ou corporation fixée à l'intérieur des Etats-Unis... »

 

 

 

    C'es ainsi que nous fîmes savoir au pays et au monde que nous nous proposions de maintenir intactes nos réserves d'or.

    On pourrait écrire, sans utilité quelconque, bien des volumes sur la question de savoir si, le 20 avril, les Etats-Unis ont abandonné l'étalon-or. En un sens, non, puisque le titre légal du dollar-or resta inchangé et puisque le Gouvernement et les banques mirent l'embargo sur toutes les réserves d'or pour qu'elles servissent de base à la monnaie. D'un autre côté, l'or aux Etats-Unis ne cessa pas d'être un instrument d'échange.

    Le lendemain matin, le Secrétaire vint me voir. Je crois que nous nous sentions très heureux tous les deux d'avoir tranché le noeud gordien. Il rayonnait, mais je le regardai et lui dis :

    — Monsieur le Secrétaire, j'ai de très mauvaises nouvelles pour vous. Je dois vous annoncer ce fait très grave que les Etats-Unis ont renoncé à l'étalon-or.

    M. Woodin est beau joueur. Il leva les mains au ciel, ouvrit de grands yeux et s'écria :

    — Bonté divine! Quoi, encore une fois?

    Ce décret était le point décisif. Ses effets se firent sentir presqu'immédiatement. Les devises américaines s'affaiblirent par rapport aux monnaies étrangères, et le niveau des prix en Amérique monta considérablement. Chacun comprenait enfin que nous étions résolus sérieusement à conserver nos ressources financières, que nous nous proposions de maintenir notre monnaie et qu'en même temps nous nous étions déterminés, d'une manière précise, à rechercher une hausse de toutes les valeurs.

    Au cours de conversations avec diverses personnes sur nos troubles économiques essentiels, j'ai souvent dressé à leur intention un tableau en deux colonnes représentant d'un côté ce que les Etats-Unis possédaient en dollars et, de l'autre côté, ce qu'ils devaient en dollars. Ces chiffres couvraient tous les biens de toutes sortes et toutes les dettes publiques, privées ou de sociétés. En 1929, le total de l'actif en dollars dépassait de beaucoup le total des dettes. Mais, au printemps de 1933 tandis que le total des dettes restait aussi grand, le total de l'actif était tombé au-dessous de celui des dettes.

    Deux voies étaient ouvertes : ou réduire les dettes par une procédure de banqueroutes et de forclusions jusqu'à un point qui les aurait ramenées au-dessous de la valeur des propriétés; ou bien, faire monter les valeurs des propriétés jusqu'au moment où elles dépasseraient les dettes.

    Evidemment, la seconde procédure était la seule qui fût permise pour essayer de remettre le pays sur ses pieds sans destruction de valeurs humaines. Nous reconnûmes que le but final était encore loin et qu'il restait beaucoup de chemin à parcourir avant d'y arriver. Nous savions que nous devrions faire face à une spéculation insensée et nous l'eûmes au mois de juillet et de juin. Nous savions qu'il y aurait des hauts et des bas, mais qu'en tenant constamment sous les yeux l'objectif poursuivi et en utilisant de multiples systèmes et en appliquant de nombreuses mesures, nous pourrions tout au moins tenter un effort raisonnable pour atteindre le but. Quand les Etats-Unis abandonnèrent la base or en avril 1933, nous avons fait de propos délibéré ce que de nombreux autres pays, y compris la Grande-Bretagne, ont été obligés de faire contre leur gré. Le pays comprenait que le dollar était aussi bon que jadis et, qu'en réalité, nous nous proposions de lui assurer une valeur plus saine qu'il n'en avait eue durant les treize années et demie d'une déflation sans cesse croissante.

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